Mon avis:
Bien que le film n'ait pas de distributeur français, Il a tout de même été au cœur d'un gros coup publicitaire.
En effet, le 18 mai,
The tunnel est sorti à la fois en DVD et en téléchargement légal GRATUIT sur les sites de peer to peer. Une démarche de diffusion étonnante en accord avec Transmission Film et la Paramount elle-même.
Le but de cette opération est d'offrir une visibilité au film et de jouer sur la vente de produits dérivés.
Autre étrangeté: Afin de rentrer dans les frais de réalisation, on offre la possibilité au spectateur d'acheter pour 1$ une frame (image/seconde) du film. L'enjeu: Vendre tous les plans, soit une valeur de 135.000 dollars. (Aujourd'hui, 49 551 dollars ont été récolté.)
Bref,
The tunnel, film d'ouverture au festival de Sydney "A night of horror", c'est l'exemple même du film qui surfe sur la vague. Dans son style documentaire, il nous raconte, camera à l'épaule, l'histoire d'une équipe de journalistes qui s'aventurent insouciamment dans des souterrains hostiles.
Il est question, à l'image de
Blair Witch,
Grave encounters où encore
Paranormal activity, de faire croire au public que les images observées sont les archives d'un dramatique fait réel.
Le film commence donc par une série de reportages sur la volonté de la politique australienne de remédier aux problèmes liés à l'absence d'eau en utilisant les anciennes stations de trains qui sont une sorte de seconde ville sous la ville. Un peu plus tard, le gouvernement australien change d'avis et abandonne l'idée d'utilisation de ces importantes réserves d'eau. Les rumeurs et légendes urbaines vont bon train et ont parle déjà de disparitions de sans-abri dans les tunnels, de jeunes qui auraient entendu des bruits inquiétants,... (ouhhhh)
L'effet documentaire est plutôt bien réussi. On balance une série d'informations journalistes plantant bien le décor. Des interviews et des vidéos de cameras de surveillance présentent d'un point de vue assez intéressant les divers protagonistes.
Mais nous, ...
Bah on commence à trouver ça un peu long et on attend toujours d'apercevoir le tunnel.
Heureusement, notre équipe de journalistes finit tout de même par y descendre et c'est tant mieux.
Le décor offre dès lors un réel potentiel. De longs et vastes souterrains conduisant vers des petites salles un peu glauques, des trappes un peu partout, des passages étroits et sombres,... Tout y est pour créer une véritable atmosphère claustrophobique. Mais celle-ci se révèle trop légère, voir absente à mon sens.
On évoque aussi, au cours de la découverte des lieux, un passé historique datant d'avant la second guerre mondiale. Dommage que cet aspect soit totalement mis en réserve et finalement oublié.
Commence après un long début une sorte de survival à la frontière entre
The descent et
[Rec]. C'est là qu'on se pose la question de savoir ce que cherche le réalisateur qui semble avoir du mal à établir le style à adopter. Alors de temps à autre, il nous offre des plans esthétiquement beaux et judicieux, et en 1 seconde, c'est un véritable brouillon avec un jet d'images qui nous explose à la figure.
La camera infra-rouge qui se ballade dans tous les sens n'a pas servi les intérêts du film selon moi. On ne voit rien (au mieux, on aperçoit une forme) et on se demande même où sont nos héros. Après, il va de soi que le budget du film étant minime, cette vision nocturne nébuleuse est probablement aussi une alternative à une impossibilité d'effets en tout genre. On aperçoit donc plus qu'on ne voit et la réalisation se concentre surtout sur une montée en puissance de l'angoisse par l'accélération des images, les sons et l'impossibilité de se situer dans ce labyrinthe.
L'alternance des deux genres est peu étrange et surprenante. Au final, l'un des deux styles vous agacera forcément.
Cette partie du film reste tout de même la plus vivante et quelques éléments peuvent faire frissonner le spectateur grâce à 2/3 plans plutôt sympas.
Les acteurs sont crédibles. La musique est aussi intéressante et ajoute à la force dramatique du long métrage.
Bref, sans être mauvais,
The tunnel n'offre rien de nouveau. Avec quelques bons éléments mais aussi des ratés, cela reste un film qui peut divertir... ou pas.