La cabane dans les bois

Date de sortie :2 mai 2012 (1h 35min)
Réalisé par :Drew Goddard
Avec : Kristen Connolly, Chris Hemsworth, Anna Hutchison plus
Genre : Epouvante-horreur, Thriller
Nationalité : Américain

Synopsis :

Cinq amis partent passer le week-end dans une cabane perdue au fond des bois. Ils n’ont aucune idée du cauchemar qui les y attend, ni de ce que cache vraiment la cabane dans les bois…
Signé par deux maîtres de l’horreur, Joss Whedon et Drew Goddard, voici un film qui réinvente et repousse toutes les conventions du genre. Attendez-vous à découvrir un nouveau niveau de terreur…

Mon avis :


Expérience Numéro 1 : Proposer en offrande à nos lecteurs une critique de « La cabane dans les bois » originale et différente, à l’image du film.

Et si pour une fois nous ne suivions pas aveuglément les règles préétablies de l’exercice périlleux de la critique pour tenter de renouveler le genre ?
Tenter de divertir en respectant un tant soit peu les éléments de la trame écrite que l’on se doit de prendre en compte, tout en secouant l’ensemble pour le dynamiter et le rendre profondément novateur. Voici le principe du long métrage dont nous allons parler dans cette chronique.

Expérience Numéro 2 : Poser les bases et introduire le film en tentant de rester neutre.

Prenons donc un critique amateur. Plaçons le devant ce film et laissons le 1h30 savourer ou détester.
5 jeunes stéréotypés du film d’horreur : La vierge, la nymphomane, le sportif décérébré, l’intello pas dégueulasse, et le doux débile drogué pas si bête. Ces 5 jeunes décident de partir en week-end dans une maison/cabane, acheté par le cousin de l’un d’eux, au fond des bois bien glauque. Où bien sur ils ne seront pas les bienvenues. Quoi de plus intelligent ?
Avouons le, le scénario de départ est des plus classiques. L’impression d’assister à un long métrage horrifique des plus banals apparaît dès les premières minutes. Seule l’ouverture intrigante, mettant en scène trois scientifiques, permet de se questionner et de s’intéresser sur ce que sera la suite des évènements.

Expérience numéro 3 : Emmener le lecteur vers une impression positive.

Disons le tout de suite, il est difficile de deviner exactement où veut nous conduire le film et c’est une indéniable qualité. Sans cesse Joss Whedon et Drew Goddard, scénaristes, tentent de nous surprendre et de désamorcer les situations qui pourraient sembler jouées d’avance. Un à un ils s’amusent des idées reçus sur le cinéma de genre, et tout en offrant au spectateur ce qu’il attend en visionnant ce style d’œuvre, l’amène aussi à réfléchir et à se poser des questions sur la notion profonde de peur.
Au delà de montrer du gore, du terrifiant, et de tenter d’effrayer, savoir que tout est déjà écrit et que l’issue est déjà connue, permet de rendre « La cabane dans les bois » plus profond qu’il n’y paraît.
Cette partie métaphysique du film n’est jamais trop lourde. En optant pour l’humour nos deux comparses permettent à la fois de ne pas se prendre trop au sérieux, et surtout de démontrer qu’au final on peut à peu près tout se permettre lorsque notre scénario tient la route.
On est donc surpris par les évènements, et cette tentative de déconstruction du cinéma d’horreur basique à coup de cynisme bien senti est particulièrement réussie.
Soulignons le dernier acte absolument jouissif, non exempt de défaut mais qui rempli sa mission de défouloir inattendue et permet une liberté de ton géniale. Jamais le bestiaire du genre n’aura aussi bien été représenté.
On peut féliciter également les différents niveaux de lecture que permette le film. A la fois œuvre sociologique par le biais de la référence à la télé réalité, notre rôle complaisant de voyeuriste qui apprécie de voir les gens souffrir et se déchirer (voire s’entretuer), mais aussi œuvre horrifique qui admet que tout cela est peut être, finalement, terriblement humain. Et c’est peut être cela qui fait le plus peur.

Expérience numéro 4 : Introduire les points négatifs. Permettre au lecteur de se rendre compte que tout n’est pas parfait.

Car il faut bien l’avouer le film ne terrifie jamais. A aucun moment la tension est à son comble. A trop vouloir montrer qu’ils connaissent le genre sur le bout des doigts Whedon et Goddard oublient l’essentiel : avant de vouloir jouer avec les codes, faut-il encore savoir en user pour effrayer le spectateur. Peut être aussi la faute à ce défaut revient-elle à un manque d’humanisation des personnages. On peine à vraiment s’attacher à eux, et à s’inquiéter pour leurs avenirs. Les rendre trop clichés aura finalement plus desservi l’empathie qu’on pourrait ressentir. Au final il aurait été certainement plus judicieux de choisir des héros lambda.
La principale critique peut aussi être considéré comme la grande qualité du film. Ce qui se révèle assez paradoxale. Vouloir montrer par exemple que dans le slasher on tombera toujours sur une nympho prête à nous montrer ses seins, et introduire cette scène dans le long métrage est à la fois agaçant mais aussi nécessaire pour l’exercice de style. Déconstruire le genre ok, mais tout de même tomber dans les pièges dont on veut se moquer ce n’est pas forcément extrêmement malin.
La toute fin est aussi légèrement ridicule. Certes on ne peut la deviner, et le caméo proposé est plutôt savoureux, mais en devenant trop bavarde, celle-ci pointe les incohérences de l’ensemble du récit. Difficile de s’étendre sur le sujet sans trop en révéler.

Expérience numéro 5 : Savoir s’arrêter avant de perdre le lecteur.

Film d’horreur astucieux et intelligent « La cabane dans les bois » est certainement l’une des plus belles surprises de ces derniers mois. Dommage toutefois qu’il arrive après toute une série de long métrage (« Tucker and Dale fightent le mal » par exemple) ayant le même objectif : déconstruire le genre. Et qu’ils tombent parfois dans les pièges à éviter. Un film à voir sans aucune hésitation mais en gardant son esprit critique libre, sans se faire influencé par un critique amateur…

Merci pour la critique!!
Voilà un film que je suis pressée de découvrir en tout cas, j'attendrai la sortie vidéo

Pas de quoi Je te le conseille fortement en tout cas !

Je sors du ciné et je l'admet : j'ai été surprise ! C'est parce que j'ai pris sur moi et je n'ai lu aucune critique histoire de garder le suspense... et je ne regrette pas ! Bon, j'ai pas mal ri mais ça c'est parce que je suis devenue sadique à force de matter du zombie ! Par contre, je ne regarde plus les licornes du même oeil dorénavent

Ahah, j'ai toujours su que les licornes n'étaient pas très net :p. Content de savoir que le film t'ai plu

Cool vivement qu'il soit en dvd merci pour vos avis

Derrière une des plus belles affiches de l'année se cache une nouvelle imposture du cinéma horrifique US...
Un scénario certes assez original, mais qui, très vite, joue la connivence avec le spectateur :
"T'as vu, moi aussi je suis fan de Evil Dead et de La Nuit des morts vivants, J'ai la même culture bis que toi, mais en plus, t'as vu, j'ai aussi vu Cube et la mise en abyme et les expériences théoriques ne me font pas peur, et puis en plus après SCRE4M, je n'ai plus qu'à devenir post-post-moderne pour dépasser en tous point le cynisme et le pseudo point de vue à la mort moi le noeud sur le genre... Tu vois, Craven pensait avoir tué le film d'horreur, mais moi, je vais plus loin, je l'enterre !!!
Je fais le film d'horreur ultime, qui les contient tous, les cite en pagaille et qui les contrôle tous pour aller vers un final indépassable...
Comment chuis trop fort, moi, Josh Whedon... Tu te rends compte, trop puissant mon premier film..."

Mouais, sauf que - connard - t'as oublié qu'un film d'horreur est sensé foutre la trouille et pas nous flanquer une thèse, qu'il est supposé tenir en haleine et pas nous resucer les mêmes vieux schémas et que - aussi malin soit-il - un film est mort-né si ses personnages ne sont l'incarnation de rien et ne sont que des marionnettes...
Bref, encore une purge de petit malin, suffisamment bien torchée pour que la plupart se laissent duper (impossible que ceux là supportent une deuxième vision) et pour moi un pur exercice de style, con, creux, vain et amoureux de lui même bien plus que du genre.
Ce type de film associés aux Found footage, vont finir par me dégouter à jamais de l'horreur et du fantastique.
Bref, une Me***... Une belle Me***, certes, bien moulée, parfaitement chiée, mais une Me*** tout de même.
Et sans doute un des films les plus surestimés et pour lequel l'indulgence des critiques fut aberrante cette l'année.
Exactement comme elle l'avait été pour SCRE4M l'année dernière...

Je ne suis pas d'accord pour "être tous d'accord", il n'y a rien d'original dans ce film qui pompe TOUT au passé pour en faire un nouveau machin post-post-post-moderne à la SCRE4M...
Cube, Evil Dead, La nuit des morts vivants, même Jurassic Park 3 et Secret story y sont pillés lol

Puiser dans le passé pour se renouveler je trouve ça plutôt intéressant... L'intelligence du film est de d'être original avec des codes que l'on connait tous. Surprendre avec du déjà vu. C'est ça force. Maintenant c'est clair qu'il n'est pas sans défaut.

Je l'ai vu au ciné,surprenant mais en fait il regroupe plusieurs trucs du passé...décu de la fin je m'attendais a voir les dieux anciens!Un bon film mais pas un film majeur...

C'est amusant que tout le monde parle de "surprise" tant, pour moi, il est tellement prévisible et cousu de fils blancs qu'il n'est qu'ennui... Et prétention... et suffisance...
C'est vraiment pour moi un film malhonnête et détestable...
Pouah !

Je comprends tout a fait ton point de vue Foxart mais je serai pas aussi virulent que toi lol

Je suis virulent uniquement quand un film me met en colère et c'est assez rare... Mais là, je le déteste !!!!

dam a écrit:

Puiser dans le passé pour se renouveler je trouve ça plutôt intéressant... L'intelligence du film est de d'être original avec des codes que l'on connait tous. Surprendre avec du déjà vu. C'est ça force. Maintenant c'est clair qu'il n'est pas sans défaut.

Entièrement d'accord avec toi

Tarantino reprend pleins de références et ça n'en fait pas des mauvais films, au contraire. J'espère le voir bientôt.

Oui mais Tarantino sait écrire, sait faire du vrai cinéma et a un vrai talent...
Et Tarantino rend hommage au genre, il ne le déboulonne pas...
Ce n'est pas le problème d'un cinéma référentiel... C'est juste le problème d'un film ou tout est au troisième degré, dans une pose post-post-moderniste insupportable, d'une prétention et d'une suffisance (qui n'a pas les moyens intellectuels de ses ambitions) dans lequel les personnages n'ont aucune existence et ne sont que les pions du scénario...
D'un cinéma qui se réfère bien davantage finalement au jeu vidéo et à la télé-réalité qu'il n'essaye d'inventer des formes nouvelles (d'ailleurs, il n'invente rien... jamais)
D'un film d'horreur qui ne fait jamais peur, d'une comédie qui ne fait jamais rire et d'un cinéma qui te donne sans arrêt des coups de coude et te fait des clins d'oeil en te disant "t'as vu espèce de geek, j'ai les même DVD que toi à la maison"...
Bref... Vraiment tout est détestable dans ce film et je n'en reviens pas qu'autant de monde s'y laisse avoir, d'autant plus que pour tous ceux là, à la seconde vision, ils se rendront vite compte de l'arnaque...
Le film ne resistera pas à une deuxième lecture, c'est évident... Même ses plus fervents défenseurs le savent très bien...

Belle "arnaque" ou OVNI novateur? Je me pose encore la question mais la réponse ne m'importe que peu.
Une chose est sûre, c'est que j'ai bien ri.


Il est vrai que malheureusement le film ne flirte à aucun moment avec la peur mais bon, à la limite, il en est de même pour Détention et ça n'empêche pas ce dernier d'être une pure bombe.

Bref, j'ai aimé... je crois.
En tout cas, j'ai passé un bon moment et je me suis tapée une bonne barre de rire sur la fin. Mercy Sigourney

Très déçu aussi pour ma part....le problème, comme souligné plus haut, c'est qu'a aucun moment le film ne fait peur....même pas un sursaut, une petite tension....queudale, nada!

l'histoire s'embourbe dans un pseudo cataclysme fin du monde très Ch****, alors qu'un simple scénario a la "evil dead" aurait été bien mieux pour ce genre de métrage....

en fait, a la fin, on se demande ou le réalisateur voulait en venir....peut être que lui même ne le sait pas, il cherche encore

La fin m'a rappellé Kaboom de Gregg Araki. J'avais eu à peu près la même réaction : "Keuoiiii?"

Je crois juste que le film a mal été annoncé tout simplement. Il s'agit d'une comédie horrifique. Et dans ces termes, le film remplit toutes les conditions à sa réussite.

OUais...Sauf que Kaboom était un Put*** de film !!!
Quasiment un chef d’œuvre...
D'une originalité folle, débordant d'invention.
Araki est tout de même un réalisateur d'un autre niveau que ce Drew Goddard...

Je n'oppose pas leur talent, ni leurs films.

Je me contente de dire que j'ai réagit de la même façon aux deux fins.
A savoir une bonne crise de rire et un "Mais ils avaient fumé quoi sérieux?"

Oui, j'avais compris Scylla
La fin de Kaboom est totalement nihiliste...
Pour moi Kaboom est plus proche de True Blood dans la mesure où il aime le genre, il le détourne pour le rendre politiquement incorrect et en faire un "véhicule" de subversion...
Dans Kaboom un portrait de l'adolescence d'aujourd'hui, biberonnée à l'ironie, nourrie au cinéma d'horreur et très libérée sexuellement...
Dans True Blood, c'est la société US qui en prend un coup, la religion, le puritanisme, l'hypocrisie concernant les drogues, la politique, les médias, etc... surtout dans la saison 5 (la meilleure à ce jour !).
Le problème de La Cabane c'est qu'il n'est basé que sur des effets, et que son seul sujet c'est la mort programmée du cinéma d'horreur qui peine à se réinventer... Et à la fin... bah... KABOOM lol

JE partage aussi le sentiment de déception de chacun.
Au départ le réalisateur part avec un scénario et une idée interessante et aisément défendable s'il n'avait pas pêché par orgueil et facilité.
Le concept de zone d'expérience dont on ne ressort pas ca aurait pu être excellent seulement tout est gâché par cette espèce d'arnaque "on fait ça pour les Dieux" pour un peu on pourrait croire à la réplique du film Blues brothers (qui lui est culte) "on est en mission pour le seigneurs".
Bref la fin en cataclysme j'ai trouvé que c'était un poil trop, ca tombe un peu trop comme un cheveu sur la soupe même si esthétiquement pas mal j'aurais plus aimé une expérience psycho/sociologique comme dans d'autres films j'aurais été moins amer.