Réalisé par : John H. Auer
SynopsisPour se débarrasser de l'époux de celle qu'il aime, un chirurgien, plonge celui-ci dans un état catatonique afin de l'enterrer vivant.
Mon avisA partir des 30's, l'avènement de cinéma parlant est indéniable et nombreuses sont les stars du muet laissées sur le carreau. A cette époque, un homme a su tirer son épingle du jeu en marquant de son empreinte le muet et le parlant, aussi bien derrière que devant la caméra. Son nom :
Erich Von Stroheim.
En 1935, l'homme est de tous les bons coups (il était à l'affiche de
Crimson Romance l'année précédente) et signe un contrat pour tourner dans
Le Crime Du Dr Crespi pour le quatrième film du jeune – et inconnu –
John H. Auer qui a décidé de réaliser un long métrage en s'inspirant librement d'une nouvelle d'
Edgar Allan Poe,
L'Enterré Vivant (
The Premature Burial).
Par vengeance, le Dr André Crespi utilise un puissant anesthésique de son invention sur l’amant de sa femme, ce qui plonge le Dr Stephen Ross dans un sommeil hypnotique. Considéré comme mort, celui-ci est à la merci de son rival qui projette de l'enterrer vivant…
Bon, ne nous voilons pas la face : au bout de quelques minutes, on s'ennuie ferme.
Ainsi, malgré toute la bonne volonté d'
Erich Von Stroheim au travers d'une prestation totalement habitée et hautement efficace (la scène dans laquelle il raconte à sa victime sa future agonie en enterré vivant est saisissante...), il est indéniable que
John H. Auer ne sait pas vraiment comment conduire son film, ni ses acteurs.
De fait, le réalisateur peine à donner du rythme au scénario de Lewis Graham et Edward Olmstead et insuffler le rythme nécessaire pour tenir le spectateur en haleine. Et même si
Erich Von Stroheim est parfaitement impliqué dans le rôle du Dr Crespi, on sent qu'il y a parfois pas mal d'improvisation dans ses propres placements (il fera plusieurs fois les cents pas dans son bureau, allumera une clope, se mouchera, prendra un verre…) sans qu'on sache vraiment pourquoi.
Du remplissage ? Peut-être bien…A partir de là, il n'est pas évident pour le quidam de rentrer totalement dans
Le Crime Du Dr Crespi tant il ne s'y passe pas grand-chose. Il faut dire aussi que les seconds rôles sont quasiment inexistants et ne servent qu'à mettre en lumière la peur générée par le Dr Crespi (il terrorise ses subalternes). C'est un peu léger, car on se rend vite compte de la vilenie du personnage tant et si bien, qu'on a rapidement plus rien à se mettre sous la dent une fois découvert le vrai visage de ce "bon" docteur…
Hélas, triple hélas, malgré un sujet assez alléchant et l'ombre d'
Edgar Allan Poe qui plane au-dessus du scénario,
John H. Auer n'arrive pas à se donner les moyens d'être à la hauteur de la force des écrits de
Poe et de donner à
Erich Von Stroheim l'épaisseur d'un rôle à la hauteur de son talent…
En fin de compte, malgré des bonnes idées (empruntées à
Edgar Allan Poe) et l'immense prestation de la star du grand écran austro-américaine en docteur machiavélique et malsain,
Le Crime Du Dr Crespi ne décolle pas vraiment à cause d'une réalisation beaucoup trop molle et un scénario certes intéressant, mais basé que sur une unique trame : la possibilité d'être enterré vivant. Difficile donc d'y trouver un rythme soutenu pour se tenir éveillé…
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