Embryo

Le milieu médical ainsi que la recherche sur les humains sont si intriguant et riches qu’il n’est pas étonnant de les retrouver dans un film de genre. Embryo reprend en 1976 le thème du savant avec un certain savoir faire !

Le docteur Paul Holliston découvre le moyen d’en accélérer la croissance des embryons pour obtenir en quelques jours un individu adulte. Il fait un essai sur un fœtus porté par sa chienne et obtient un animal doté d’une intelligence supérieure. Le savant poursuit ses recherches en faisant grandir un embryon humain dans un fœtus artificiel et donne naissance à une superbe jeune femme, Victoria. Holliston l’éduque et s’en éprend mais la créature commence à s’immiscer dans la vie de son créateur.

Embryo a une construction en deux temps. Tout d’abord on assiste, avec le docteur Holliston, à l’évolution de son expérience et l’on comprend petit à petit ce qui s’achemine dans son esprit de scientifique. Ce segment fait froid dans le dos, car il donne à réfléchir et fait ressortir un sentiment plus que malsain. La manipulation génétique, surtout quand elle a lieu sur un embryon, est un thème délicat, difficile à supporter. En second lieu, le long métrage prend une tournure différente, le personnage du docteur s’efface légèrement pour mettre en avant celui de Victoria. Elle s’accapare tout le film et son charisme explose l’écran.

Cette seconde partie accélère un peu le rythme mais pas assez pour se rendre incontournable. L’évolution de la jeune femme est remarquable mais les dialogues plombent un peu le déroulement de l’intrigue, on aura apprécié plus d’action et moins de blabla. De même si la tension était présente au départ, elle retombe totalement et le métrage semble oublier qu’un film d’horreur doit effrayer !

Malgré ces bémols, on notera de nombreuses bonnes idées et des scènes assez choc qu’on ne s’attend pas forcément à vivre : la complicité entre Victoria et la chienne par exemple !

Embryo se regarde plus par curiosité que par nécessité, il s’oubliera assez vite mais offre tout de même un divertissement honorable. Dommage que la peur ait manqué le rendez-vous avec un sujet qui pourtant s’y prêtait bien !