Ghoul

La firme américaine Modernciné à qui nous devons déjà les bons titres de genre The Woman, Offspring ou encore The Girl Next Door, nous revient avec un long métrage où l'enfance tient une place majeure. Dans l'esprit du The Hole de Joe Dante, Ghoul joue avec les peurs enfantines et nous replonge dans les films qui ont marqué la décennie des années 80, mais toujours avec un certain cynisme.

En 1984, dans une petite ville américaine, c'est à la suite d'une disparition inexplicable d'un couple de lycéens venus flirter dans le cimetière local, qu'une légende urbaine prétend l'endroit hanté par une goule. Trois jeunes garçons décident de mener l'enquête afin d'échapper à leurs problèmes familiaux. En exhumant les secrets les plus inavouables de leur ville natale, ils vont devoir faire face à leurs propres démons et à celui tapi dans l'ombre des pierres tombales...

Ghoul se met en place le plus simplement du monde avec une présentation des trois enfants et des adultes qui les entourent. On se laisse prendre au jeu, sans doute un peu par nostalgie mais surtout parce que ce petit monde est attachant. En parallèle, on s'en déjà naître un malaise, quelque chose de malsain et de sournois règne sur cette petite ville. Dès les premières disparitions le long métrage s'accélère un peu et notre trio commence à émettre des soupçons. Dès lors on ne peut s'empêcher de penser à The Hole ou encore Super 8. Peut être moins poussé, ce long métrage prend une tournure un peu inattendu qui le démarque.

Il rejoint en effet le territoire de la légende locale. Tout le monde semble en savoir plus qu'il n'en dit et la curiosité des enfants ne fait que grandir jusqu'à les mettre en danger. La cabane, refuge dans les bois devient alors une menace. Tout ce qui faisait l'innocence de l'enfance, se transforme au fil des minutes en promesse de mort ! Le scénario a su retourner les situations pour donner au mal un pouvoir certain.

L'autre thème récurrent de Ghoul est à l'image de ce que l'on a déjà croisé dans les films de la firme comme The Woman ou The Girl Next Door : la maltraitance des enfants avec des parents qui ne semblent plus connaître de limites et des enfants soumis mais conscients. Ils trouvent alors refuge dans ce qui leur reste d'innocence, comme cette cabane secrète que chaque enfant a toujours rêvé de posséder. Certes perfectible, Ghoul n'est pas moins une excellente surprise et ce n'est pas le casting qui me contredira. Là aussi, les choix sont judicieux.

Ghoul fait habillement appel aux peurs enfantines enfuis en chacun de nous. Mêlant légende locale et réalité crue, il nous mène dans un voyage entre terreur et nostalgie.