En 1984,
Tim Burton, alors qu'il est animateur chez
Disney, réalise le court-métrage
Frankenweenie, une version canine du
Frankenstein de
James Whale (1931), en live-action. Plus de 25 ans plus tard, et après le succès d'
Alice Au Pays Des Merveilles (2010), le studio
Disney laisse alors l'opportunité à
Burton de monter un projet.
Il décide alors d'adapter son court-métrage en film d'animation en stop-motion, procédé auquel il est déjà familier après
L’Étrange Noël De monsieur Jack (1993) et
Les Noces Funèbres (2005) tourné en noir & blanc.
Tout d'abord, le film est très représentatif du style et de l'esthétique propre au réalisateur. On retrouve des personnages décalés et loufoques aux visages très stylisés (les yeux notamment, la "marque de fabrique" de
Burton), un héros en marge des autres, sans ami, l'outsider représentatif du
Burton enfant, et qui est présent dans presque tous ses films.
Le personnage de Edgar est particulièrement génial et excentrique. Elsa est quant à elle, étrange et dégage une atmosphère fantastique, rien que par sa présence quasi-fantomatique. Les décors et la mise en scène qui mettent en valeur les formes géométriques (carrés, spirales...) sont aussi présents tout au long du métrage.
L'animation en elle-même est vraiment parfaitement réalisée, et le noir & blanc semble le moyen le plus juste pour se rapprocher de l'esprit des films de monstres de
Universal des années 30 et 40. Car oui,
Frankenweenie est un film-hommage à la carrière de
Tim Burton, mais aussi et surtout à ces films d'il y soixante ou soixante-dix ans. Outre
Frankenstein, on retrouve des références à
La Momie de
Karl Freund (1932),
Dracula de
Tod Browning (1931),
Le Monstre de Londres de
Stuart Walker (1935),
La Fiancée de Frankenstein (1935),
Le Loup-Garou de
George Waggner (1941) et aussi de
l'Etrange Créature du Lac Noir de
Jack Arnold (1954).
On peut aussi noter l'influence des
"kaiju eiga", les films de monstres géants japonais (
Godzilla,
Gamera...).
D'ailleurs, on retrouve aussi au casting-voix des personnes d'importance dans la filmographie de
Burton comme
Michael Keaton (
Beetlejuice, les
Batman),
Winona Ryder (
Beetlejuice,
Edward Aux Mains D'Argent) ou encore
Martin Landau (
Ed Wood,
Sleepy Hollow). C'est d'autant plus donc, le film-carrière de
Burton.
Le scénario, bien que destiné aux enfants, plaira aussi aux adultes. L'intrigue et prenante, et aucun répit n'est laissé au spectateur. Le film monte en puissance avec intelligence et subtilité, mention spéciale à la bande originale toujours superbe de
Danny Elfman.
Un excellent métrage, l'un des meilleurs
Burton, si ce n'est le meilleur ! Déjanté et esthétiquement parfait,
Frankenweenie prouve que
Tim Burton n'a pas régressé artistiquement, il démontre même qu’on ne peut plus se permettre de douter de lui...