La dernière tendance des grands studios, c'est d'adapter des sagas de livres pour ados et d'en faire leur mine d'or, notamment grâce
(à cause ?) au succès international d'
Harry Potter,
Twilight etc.
Depuis la fin de ces séries, ces mêmes studios cherchent trouver un nouveau filon à exploiter en ratissant un large public avec des métrages comme
Hunger Games,
Les Âmes Vagabondes ou bien
The Mortal Instruments...
Parmi eux,
Sublimes Créatures s'inscrit dans cette dynamique.
Sublimes Créatures est tiré du roman
16 Lunes (le premier d'une série de quatre) de
Kami Garcia et
Margaret Stohl. L'adaptation cinématographique est signée
Richard LaGravanese, qui en est aussi le réalisateur. On lui doit entre autres, les scénarii de films comme
The Fisher King (1991) de
Terry Gilliam,
A Little Princess (1995) d'
Alfonso Cuaron ou encore
De L'eau Pour Les Elephants (2011) de
Francis Lawrence, ainsi que quelques réalisations comme
P.S., I Love You en 2007.
Le scénario reste fidèle au livre, l'ambiance conservatrice et très orientée Guerre de Sécession, est très bien rendue. Le film reprend la perspective du roman, on suit souvent le point de vue du jeune Ethan Wate interprété par
Alden Ehrenreich (vu dans les deux dernier
F.F. Coppola).
Mais ce qui fait que ce
Sublimes Créatures sort un peu du cliché de
Twilight, c'est son second degré permanent. En effet, les situations, même celles issues du cahier des charges des
"teen romances", sont toujours ponctuées par des
punchlines ou des phrases types, souvent comprises entre des blagues.
La narration est donc cousue de fil blanc pendant le premier acte, mais se fait plus complexe au fil des séquences, pour arriver à un troisième acte vraiment bon. Ce dernier se révèle passionnant et prenant, à l'image du livre alors que les deux premiers étaient plus conventionnels pour ce genre de films.
Niveau casting, on retrouve des grosses pointures, comme l’éternelle et parfaite
Emma Thompson en Mme Lincoln possédée, le stoïque
Jeremy Irons incarnant le mystérieux et effrayant Macon Ravenwood, et enfin la sincère et touchante
Viola Davis pour le rôle d'Amma, la protectrice d'Ethan. Pour incarner le meilleur ami d'Ethan, Link, c'est le pétillant
Thomas Mann qui a été retenu. Comme tous les "meilleurs amis", il est drôle et ses apparitions (trop peu nombreuses) sont ponctuées par des situations comiques. Pour finir, la belle et secrète nouvelle élève de Gatlin, Lena, est campée par la talentueuse
Alice Englert qui n'est autre que la fille de
Jane Campion (rien que ça !).
La réalisation volontairement pas affirmée et purement démonstrative, ne sert en fait qu'à nous faire vivre les évènements. La mise en scène est simpliste et n'a ici que pour unique but que de s'effacer industriellement devant les personnages. C'est un peu le revers de la médaille de
Sublimes Créatures, qui reste parfois en deçà de certains
Twilight du point de vue formel, bien qu'on puisse se réjouir de quelques plans bien ficelés comme celui de Ridley et la Lune qui fait référence au cinéma gothique ou bien encore lorsqu'Ethan est perdu sur le chemin qui mène à la maison des Ravenwood...
Quant aux effets spéciaux, ils ne sont pas de grande qualité, mais correspondent parfaitement à l'ambiance du film (la scène
cheap mais tout de même réjouissante du dîner), qui rappellent une certaine nostalgie des métrages des 80's / 90's.
En bref, si vous avez aimé et lu le roman,
Sublimes Créatures vous réjouira !
Dans le cas contraire, ne passez pas votre chemin devant l'accroche "
twilightesque", car ce film vaut tout de même bien plus que cela !
( P.S. : La VF pique parfois les oreilles, essayez de le voir en VO !
)