bikinikill Lucifer
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| Sujet: Horror Hospital Mar 28 Mai 2013 - 10:56 | |
| Réalisé par : Anthony Balch Scénario de : Antony Balch, Alan Watson Acteurs : Michael Gough, Robin Askwith, Vanessa Shaw, Ellen Pollock, Dennis Price, Skip Martin, Kurt Christian Année de production : 1973 Date de sortie en DVD/Bluray en France : 4 juin 2013 (Artus Films) Date de sortie au cinéma en France : 7 avril 1976 Pays : Royaume-Uni Saga : - Anecdote(s) : SynopsisJason Jones, un jeune chanteur pop, prend quelques jours de repos dans le manoir de Brittlehurst, où l’on soigne les dépressifs comme lui. Là, le docteur Storm se livre à d’étranges expériences sur les cerveaux humains. En effet, il transforme les pensionnaires en véritables robots asservis à sa seule volonté. Jason et la jolie Judy vont tout faire pour neutraliser les envies de conquête de Storm... Avis de BikinikillUN VERRE, CA VA…Qui n'a jamais refait le monde avec un taux d'alcoolémie frôlant le coma éthylique, autour d'une bouteille de tord-boyaux, sur le bord d'un comptoir en zinc dans un obscur PMU de campagne ? Qui n'a jamais eu des idées très (trop ?) avance sur leur temps avec un ou deux verres dans le nez ("et pourquoi on n’inventerait pas des voitures qui se gareraient à la verticale ? On gagnerait de la place, non ?") ? Personne.
D'ailleurs en 1972, sur le bord d'une terrasse d'un p'tit troquet de Cannes, le réalisateur Anthony Balch et le producteur Richard Gordon ont aussi connu ce grand moment de "créativité" non canalisée, sans doute poussés par une alcoolémie bien avancée. Leur idée ? Faire un film qui aurait pour nom Horror Hospital. Peu importe le scénario, il faut que ça colle avec le nom d'Horror Hospital ! Allez hop ! En avant Guingamp ! On va faire un long métrage avec des zombies, de l'érotisme, du gore, des motos, un nain etc. etc. C'est donc sur un trop plein d'alcool qu'est né ce métrage, renommé en France dès 1976, La Griffe De Frankenstein.
Voici le pitch : Jason Jones (Robin Askwith) est un jeune chanteur pop qui décide prendre quelques jours de repos dans le manoir de Brittlehurst, où l’on soigne les dépressifs comme lui. Après sa rencontre avec la belle Judy (Vanessa Shaw) sur le chemin de cet étrange lieu de villégiature, les deux tourtereaux découvrent que les patients de ce centre hospitalier semblent avoir perdu toute volonté. En effet, l'ignoble Dr. Storm (Michael Gough) se livre à d’étranges expériences sur les cerveaux humains afin de transformer ses pensionnaires en véritables robots / zombies asservis à sa seule volonté…
Bon, disons-le tout net : Horror Hospital se pose d’emblée comme un film débridé qui va reprendre à son compte tous les aspects corrosifs du cinéma des 60’s et des 70’s (l’humour noir, l’érotisme, l’imagerie tape-à-l’œil…), le tout avec une énergie folle et ouvertement non canalisée. Ainsi, dès la scène d’ouverture lors de laquelle on voit le groupe de Jason Jones entrain de jouer un morceau sur scène (en compagnie d’un performer travesti), Antony Balch va poser les bases de ce que va être la suite du film : une œuvre libre, qui empruntera aussi bien au délire visuel d’Orange Mécanique de Kubrik réalisé deux ans plus tôt, qu’aux ambiances macabres de la Hammer ainsi qu’à la singularité décalée de Chapeau Melon Et Bottes De Cuir. Bref, Horror Hospital est une photographie de l’esprit artistique et libertaire de son époque sous des aspects qui alternent souvent la comédie, l’horreur avec un brin d’érotisme soft. Il faut de tout pour faire un monde !
UN MANOIR FOU, FOU, FOU !
Avec un univers complètement fou et une galerie de personnages qui fait indéniablement penser à l’esprit de Chapeau Melon Et Bottes De Cuir (le nain pervers, la tante de Judy, le chef de gare…), Horror Hospital n’a pas de mal à compenser un scénario aussi fin que du papier à cigarette par des ambiances typiques des 70’s accrocheuses. Et c’est dans ce parti pris de surenchère que le film d’Anthony Balch capte l’attention du spectateur. En effet, la péloche regorge de situation abracadabrantes (les pensionnaires qui font de la gym, les décapitations grâce à des lames qui sortent des portières de la voiture...) et de délires totalement assumés (les gardes du corps motards casqués tout de cuir vêtus même quand ils ne sont pas en moto). Ajoutez à tout ça, une imagerie britannique bien marquée, des cadrages originaux (avec pas mal de séquences filmées caméra à l’époque), des scènes à la limite de l’improvisation et vous obtenez une œuvre carrément folle, mais d’une redoutable singularité car très spontanée. Ainsi, si l’ensemble fait parfois office d’amateurisme débridé (les combats ne sont pas chorégraphiés, par exemple), Horror Hospital s’avère être un véritable bol d’air frais. On sent que les acteurs s’amusent beaucoup, mais ça n’empêche pas l’acteur Michael Gough de livrer une excellente prestation. Le film semble d’ailleurs taillé pour lui, tant le comédien s’en donne à cœur joie dans son rôle de chirurgien sinistre au tempérament froid. Par ailleurs son duo avec Ellen Pollock est tout bonnement excellent !
Au final, Horror Hospital s'avère être un film totalement jouissif de bout en bout tellement l'ensemble est en roue libre et ne se soucie guère d'une quelconque cohérence dans son délire. Anthony Balch et Richard Gordon ont réussi à mettre sur pied un métrage délicieusement fourre-tout et bordélique, mais ô combien accrocheur, grâce à une réelle volonté de se faire plaisir – et de faire plaisir au public – le tout auréolé d'un second degré bien senti ! Bref, vous l’aurez compris : derrière son aspect complètement barré, Horror Hospital est une petite pépite à l’humour horrifique so british qui fait plaisir à (re)voir ! | |
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