Mon avis:En 2001, Agnieszka Vosloo s'était déjà fait remarquer pour son court-métrage, plusieurs fois récompensé,
Pâté diffusé lors du Sundance festival.
8 ans plus tard, elle revient avec son premier long métrage et nous montre qu'elle est bien décidée à se faire une place dans le cinéma indépendant américain.
Dans
After.life, suite à un accident de voiture, Anna (Christina Ricci) est déclarée morte. Conduite dans un funérarium, elle se réveille.
Perdue, elle trouve pour seul interlocuteur Eliott, le croque-mort (Liam Neeson).
Alors que Anna tente de comprendre ce qu'elle fait ici, Eliott lui explique qu'elle est morte quelques heures auparavant.
Dès lors, commence un dur combat et Anna va tout faire pour prouver (et se prouver) qu'elle n'est pas morte.
Il est difficile de parler d'After.life sans spoiler l'histoire. Nous sommes face à un film d'une psychologie déroutante.
La bobine défile et le spectateur s'interroge...
Chaque détail est pris en considération.
Tout est fait pour nous "égarer". Mais il ne s'agit pas de perdre le spectateur au sens péjoratif.
Au contraire, il est davantage question de jouer avec les croyances du public, de ne rien donner pour acquis avant le terme. La mise en scène alterne les différentes théories, ceci alimentant le mystère quant à la condition d'Anna.
Cette stratégie instaure une réelle dynamique dans l'histoire qui fait attendre le dénouement avec impatience.
Mais pour que celui-ci prenne sens, tout dépendra de la manière dont vous avez visionné le film.
Vous l'avez compris, la fin d'
After.life est audacieuse et mystérieuse. Aucune théorie n'est sans faille, mais tout se tient. Et le générique vous laisse songeur sur les douces notes de Radiohead.
Au niveau de la réalisation, il n'y a rien à dire. Agnieszka Vosloo excelle. Le film est esthétiquement irréprochable.
L'image est soutenue par un choix de couleurs omniprésentes (Vert et rouge principalement) qui crée une atmosphère macabre et délicieuse .
Plutôt bien rythmé, le film ne regorge pas d'action mais sans lenteur, il tient le spectateur en haleine jusqu'au bout (Voir même après).
Le casting est également convaincant.
Christina Ricci est, comme d'habitude, superbe, glaciale et souvent nue, ce qui ne sera pas pour déplaire à la gent masculine. Son charme presque mystique et inquiétant renforce l'intensité de son jeu.
Liam Neeson endosse lui le rôle complexe du croque-mort avec charisme et élégance.
On peut aussi retenir le jeune acteur Chandler Canterbury qui est excelent dans son rôle de jeune garçon énigmatique passionné par la mort.
Pour conclure, je dirais que
After.life est un très bon petit thriller psychologique malheureusement passé inaperçu lors de sa sortie.
C'est d'ailleurs bien dommage car nous avons à faire à un film qui se veut original et qui cherche à investir le spectateur en l'entrainant dans une profonde réflexion (Un peu à la manière de Christopher Smith dans
Triangle).
Au delà du thriller d'épouvante, c'est aussi tout une réflexion sur la mort mais surtout sur la vie. Profitons-nous assez de chaque instant? Méritons-nous notre place?
Pas parfait, mais soigné. A voir au moins une fois, si ce n'est plus pour bien cerner tous les aspects et détails de cette complexe production.