Daisy

Le phénomène des enfants diaboliques ou tueurs n’a plus à faire ses preuves, depuis plus décennies ces petits monstres en culottes courtes terrifient les foules. Nous leur avons d’ailleurs consacré un article complet il y a un petit moment (lire notre article). Cette fois l’horreur nous vient du Royaume Uni, Aisling Walsh nous livre Daisy dont le synopsis sinistre et obscure laisse augurer du pire.
Thomas et Martha viennent de vivre une tragédie, la perte de leur enfant. Pour rester unis et survivre à ce drame, ils décident de se ressourcer en revenant dans le village d’enfance de Thomas en Irlande. Mais alors que le couple se reconstruit peu à peu, il va accueillir chez lui par un concours de circonstances étranges une petite fille orpheline de 7 ans, très perturbée et presque autiste. Les mauvaises langues du village pensent même que la petite fille est une incarnation du Mal, ce que refuse de croire Martha...
Daisy ne s’encombre pas de protagonistes inutiles, la grosse partie du scénario se déroulant au sein d’une petite bourgade en Irlande. Le trio central, celui qui nous intéresse est campé par des acteurs qui savent rendre honneur à leur personnage. Si le rôle du « papa » est tenu avec sobriété par Steven Mackintosh (Underworld 3), celui de la maman d’adoption et de la jeune fille sont exceptionnels. Samantha Morton (Minority report) déverse sur le long métrage une force maternelle remarquable, elle est impliquée plus qu’il n’en faut dans son personnage. Enfin la jeune Mhairi Anderson, incarne la terrifiante Daisy, et son regard en dit souvent bien plus que ses mots. Le casting secondaire n’est pas en reste et offre une pléiade de protagonistes intrigants.
Quant à l’intrigue, et c’est bien évidement le plus important ici, elle nous offre une dérive à la frontière du fantastique malgré un départ assez classique. L’originalité réside dans l’intégration de légende locale. On se retrouve plongés dans celle du changeling des fées. Pour ceux qui ne connaissent pas et comme le film le précise que trop brièvement, un changeling est un leurre abandonné par les fées en échange de nouveau-nés enlevés à leurs parents. Les habitants du village semblent se méfier de Daisy et la fuir comme la peste. Seule Martha, la future maman, semble totalement aveuglée. Pourtant sous ses allures de petit ange, Daisy dévoile bien vite un coté inquiétant, ses différents regards ne laissent place à aucun doute. Quelque-chose ne tourne pas rond. L’histoire est bien menée et captera à coup sur l’intérêt du spectateur. La tension se fait montante au fil des minutes mais la peur a quant à elle raté son rendez vous. Si Daisy inquiète il n’effraye jamais et c’est sans doute ce qui fait perdre de la valeur au titre surtout face à des longs métrages terrifiants comme le furent dernièrement Esther ou encore The children.

Certes Daisy n’a pas l’impact d’Esther, mais il offre une belle plongée dans les légendes irlandaises mêlant horreur et fantastique.