Rogue River

Après la bonne surprise que fut Mother’s day, Rogue River réalisé par Jourdan McClure semble vouloir à son tour nous entrainer dans une maison où la survie et l’horreur seront au cœur. Le synopsis semble nous promettre un contenu intense sous fond de drame humain.
Déchirée par la mort récente de son père, Mara part seule dans l'Oregon, à Rogue River, pour disperser ses cendres. Alors que sa voiture a disparu, elle accepte d'être raccompagnée par Jon Wall, un brave type du coin. Jon la conduit dans sa maison au fond des bois, où il vit avec sa femme, Léa. Cette rencontre va virer au cauchemar : Mara va devoir se battre pour survivre dans l'univers sombre et violent du couple...
Le film ne durant qu’une petite heure 15, l’horreur se met en place dans les premières quinze minutes après une brève présentation de Mara, notre future victime. Le spectateur qui attendait une montée progressive en tension est surpris par la vitesse d’exécution. Le choix du casting se justifie grandement et apporte un poids important au choix scénaristique. Michelle Page (Sublime) que l’on a pu rencontrer au détour de nombreuses apparitions dans des séries TV incarne le personnage principal. Son jeu est bluffant, elle sait insuffler la peur rien que par un regard ! Cette dernière est secondée par un psychopathe en puissance dont Bill Moseley (The devil’s rejects, Halloween, Le couvent) prend le costume et ça sent le sur-mesure !
Rogue River est un mélange complexe et réussi de Misery et Mother’s day, on y retrouve de bien belles inspirations issues de nombreux films de séquestrations et tortures psychologiques. Le travail nous apparait soigné et convaincant. Le réalisateur a su doser la torture physique afin qu’elle n’envahisse pas l’écran et qu’elle laisse une part belle au psychologique. Dans Rogue River, on tremble pour les victimes tout en craignant le sursaut au détour d’une pièce. Il est assez rare qu’un long métrage arrive à conjuguer les deux.
L’intrigue quant à elle est parfaitement menée, elle ne ménage aucunement le spectateur. Si le cœur nous semble acquis c’était sans compter sur le scénariste qui nous a réservé quelques belles surprises. Le film enchaine sans répit les scènes brutales de tortures aux moments intenses de traques. Certaines scènes marqueront les esprits un bon moment et malgré tout ce qui a déjà été fait dans le domaine des scènes chocs on arrive encore à être éprouvés ! En plus d’un impact visuel ce sont les situations et les conditions humaines qui dérangent. Les situations limites entre frères et sœurs et le désarroi des victimes font froid dans le dos. Le tout était sans compter sur un duo de tortionnaires bien trouvé, surprenant et terrifiant !!
Le point faible de cette réalisation réside dans sa durée trop courte qui laisse un peu sur sa faim le spectateur et qui bâcle légèrement la chute du film ! La pression ressentie retombe un peu trop vite…même si la dernière scène provoque un effroi inattendu.

Rogue River vous entrainera dans la noirceur de l’homme repoussant les limites du soutenable. Un grand moment de tension !