The Incident

Habitué jusque là à travailler dans le monde du clip, Alexandre Courtès se plonge dans le cinéma de genre et nous livre son premier long métrage : The Incident.

George, Max et Ricky font partie d'un groupe de rock et rêvent de gloire. Quand ils ne sont pas en concert, ils travaillent dans les cuisines d'un asile psychiatrique avec des malades extrêmement dangereux. Une nuit, alors qu'une tempête fait rage, le système de sécurité tombe en panne. Les portes s'ouvrent et les occupants de l'asile s'échappent de leurs cellules. Les trois musiciens n'ont alors plus qu'un seul objectif : survivre...

Le long métrage nous propose dans un premier temps de découvrir les protagonistes en nous les présentant dans leur environnement de travail, l’asile psychiatrique, mais aussi en dehors. Ce procédé vise à nous attendrir et à faire qu’on se prenne d’affection pour le groupe et surtout qu’on finisse par craindre pour sa vie. Et cela fini par arriver mais plus tôt qu’on ne le croit. Les premières apparitions des malades font froid dans le dos. Chacun semble avoir un lourd passé et les voir déambuler n’offre rien de rassurant, pour certains un simple regard suffit à vous glacer le sang. Et cela se ressent aussi au travers des émotions du groupe de rock que nous suivons.

Si le début est tendu car on appréhende un peu de savoir ce qui va survenir par la suite, dès que l’orage éclate et que le courant se coupe, la terreur fait son apparition. Les malades se répandent alors dans tous les endroits au milieu d’une obscurité omniprésente. Ils peuvent surgir de n’importe quel coin d’ombre et c’est là que le film tire sa force, car la crainte est constante. Pas facile pour le réalisateur de faire durer l’angoisse dans un univers quasiment en huis clos et avec des lieux restreints, pourtant il s’en sort plus que bien. Jamais on n’avait connu des couloirs d’asiles aussi lugubres et sinistres. La folie des hommes présents à l’intérieur semble englober chaque parcelle. La mise en scène propose des plans stressant où le noir est notre pire ennemi. Cette partie centrale du film est une sorte de cache-cache meurtrier et c’est là la plus grande réussite du métrage.

La dernière partie qui nous offre un dénouement surprenante est aussi intéressante mais elle s’oriente plus dans l’horreur de la torture physique et l’ambiance s’en trouve changée. De même le retournement de fin est sympathique à découvrir mais malheureusement n’apporte pas grand-chose, tant on est habitué à ce genre de finish. The Incident est perfectible mais offre un aller pour l’asile psychiatrique unique.

The Incident exploite l’univers carcéral et la folie humaine avec ingéniosité. Pour son premier film Alexandre Courtès signe un thriller horrifique surprenant.