Schizophrenia

En 1983 le réalisateur Gerald Kargl faisait découvrir aux fans de genre un long métrage unique mettant en scène un véritable psychopathe : Schizophrenia. Un peu à l’image de Maniac ou encore Angoisse, le film tourne autour d’un personnage haut en couleur. Les éditions Carlotta remettent le film en avant avec une édition inédite en haute définition, nous avons sauté sur l’occasion pour découvrir le film que nombreux disent culte et incontournable.

Un psychopathe est libéré de prison après avoir purgé une longue peine pour le meurtre d’une vieille dame. Errant dans la ville, il retrouve le monde avec une seule idée en tête : tuer à nouveau. Après avoir tenté d’étrangler la conductrice d’un taxi, l’homme s’enfuit et se réfugie dans une maison où habitent une vieille dame, sa fille et son fils handicapé. Excité par le nouveau terrain de jeu qui s’offre à lui, le tueur s’apprête à frapper…

Très vite Schizophrenia s’impose par son originalité. En effet le long métrage ne s’entoure que de peu de personnages et de dialogues, la majorité se déroulant au sein d’une maison où résident trois personnes. L’ensemble est entouré par une voix-off qui nous raconte toute l’histoire du tueur et nous plonge dans ses propres pensées et réflexions. C’est pour moi son point fort.

Pour ce qui est des personnages, hormis celui du tueur les autres ne sont guère travaillés mais cela ne nuit en rien au déroulement de l’intrigue. Son histoire est des plus sombres et l’on est vite amené à comprendre d’où lui vient ce mal qui vit en lui. Avec une telle enfance sans repaire dans le bien il est difficile d’être stable. Nous découvrons son passé au rythme de ses crimes et de la progression sa folie. Notre psychopathe bénéficie d’un bon charisme mais son côté un peu gauche lors des scènes de luttes dans la maison le décrédibilise légèrement. Les victimes se font un peu avoir trop facilement gâchant un peu le suspense. La violence est au delà des actes, elle est psychologique et prend aux tripes. Le spectateur est tendu tout du long et la bande son typique des années 80 fait le reste, elle sait mettre un petit coup de pression. Elle fait un travail remarquable car il faut combler l’absence de dialogue.

Mais voilà comme nombre de films des années 80, jugés culte par leur public, quand on les découvre aujourd’hui presque trente ans plus tard, la magie n’opère pas forcément comme à l’époque. Le long métrage souffre de longueurs et moments inutiles, on a l’impression que l’équipe a tourné des scènes sans intérêt juste pour allonger la durée de leur réalisation, ce qui est regrettable car le film perd en force. La mise en scène des meurtres manquent aussi par moment de convaincre.

Schizophrenia est une plongée dans la folie humaine comme il en existe peu. Si son originalité risque de dérouter plus d’un spectateur, il mérite un visionnage ne serait-ce que pour la voix-off et l’histoire qu’elle nous conte.