Red est un thriller dramatique américain réalisé en 2007.
A l'origine, il s'agit d'une œuvre de l'écrivain
Jack Ketchum. Il est reconnu dans le domaine de l'horreur sociale.
Au scénario, on trouve
Stephen Susco qui est notamment célèbre pour avoir signé le scénario de
The Grudge 1 et 2.
Le film est, dans le cadre sa réalisation, un cas un peu particulier. Il compte 2 réalisateurs :
Lucky McKee et
Trygve Allister Diesen.
Lucky McKee, que l’on connait notamment pour
May et plus récemment
The Woman, est le premier réalisateur du film. Pour des raisons un peu floues, celui-ci ne l'a pas fini. Certains disent que
McKee a délibérément quitter le plateau, d'autres que celui-ci s'est fait gentiment remercier. Ce que l'on sait en revanche c'est que c'est le norvégien
Trygve Allister Diesen qui lui succède.
Lors d'une interview,
Lucky McKee a dit à propos de
Red:
"J’ai réalisé environ la moitié du film (en fait toutes les parties difficiles !). Mais la production n’avait plus d’argent. On n’était pas d’accord sur la bonne manière de terminer ce film alors ils m’ont viré. Quelqu’un d’autre a terminé le film. Je suis crédité sur ce film mais j’ai un peu honte d’avoir mon nom dessus." l'ouvreuse
Il s'agirait là d'un problème de budget et de divergence artistique.
Lucky McKee qui n'a pas pu retirer son nom du générique s'est donc vu signé une œuvre qu'il trouve
"Nulle et emmerdante".
Avec un budget de 2.5 millions de dollars, le film se créer tout de même un chemin vers le Sundance festival.
Avery est un homme solitaire un peu délaissé par la vie. Son seul compagnon à présent est un chien répondant au nom de Red.
Alors que tous deux s'offrent un après-midi au lac, leur calme tête à tête est chamboulé par l'arrivée de jeunes délinquants. Lorsque l'un d'eux abat Red par pur sadisme, Avery se retrouve seul. Il va alors rechercher justice et rédemption pour la mort de son fidèle compagnon.
Red, c'est avant tout un film de morale. La thématiques première, soulèvement finalement tout un tas de questions au regard de la loi et de la morale, est la valeur comparée d'une vie animale et d'une vie humaine.
On dénonce ici un système judiciaire qui fait du crime contre les animaux un délit mineur.
Le principe d'éthique est mis en avant et accentuer par la détresse d'un vieil homme qui a perdu la dernière chose qui le rattachait à son passé, qui faisait de lui un homme.
La violence gratuite est donc ici la pierre angulaire du film. Si la mort de Red est bien sur réprimandable et écœurante, on découvre bien vite qu'au regard de la loi, il ne s'agit que d'une simple formalité. Alors que la morale condamne violement un acte, pourquoi n'est-il pas répréhensible par la justice ?
Si la logique dramatique du film est troublante et passionnante, il faut être honnête, c’est long, parfois trop long. On est tenté de décrocher à divers reprises. Pourtant le film est séduisant et moralement accrocheur. On souffre avec ce brave retraité se retrouvant seul, on se révolte avec lui et on souhaite que justice soit faite. On regrette tout de même de sombrer dans un final trop précipité. On peut imaginer qu’il est inhérent au changement de réalisateur en cours de tournage.
Le casting est lui irréprochable.
Brian Cox, qui est coproducteur du film, est littéralement habité par le rôle et le sujet. Il a reçu le prix du meilleur acteur au festival de Sitges 2008.
Les jeunes acteurs,
Kyle Gallner et
Noel Fisher, sont tout aussi étonnants dans leur rôle respectif. L’émotion qu’ils dégagent appuie clairement les propos et l’intention de l’auteur.
On peut également reconnaître une légende du cinéma :
Robert Englund (Freddy Krueger).
Lucky McKee a toujours aimé rendre hommage aux grands classiques de l’horreur comme par exemple dans
The Woods où l’on retrouve
Bruce Campbell, on peut donc imaginer que l’idée vient du réalisateur. On peut aussi voir au casting
Lauren Birkell (l’héroïne dans
The Woods).
Angela Bettis, l’actrice fétiche de
Lucky McKee était originalement prévue pour incarner le rôle de Carrie, mais elle fut remerciée, là encore pour des raisons inconnues. C’est
Kim Dickens qui jouera finalement ce rôle.
Pour l’anecdote,
Jack Ketchum, l’auteur du livre dont s’inspire ce film, incarne le rôle du barman. Il apparaît dans la plupart des adaptations de ses romans. On avait pu le voir dans
The Girl Next Door en 2007 et dans
Offspring en 2009.
Pour conclure,
Red est un film avec ses atouts et ses défauts. Doté d’une belle trame dramatique sincère et poignante, il ne parvient pas à éviter les longueurs et un final trop hâtif.