Noboru Iguchi est un grand malade. Responsable entre autres de
Robogeisha et
The Machine Girl, ce transfuge du cinéma érotique japonais imprègne ses bobines d'effets gore et délirants au possible, ne reculant devant rien pour montrer du
jamais vu sur écran, renforcant l'image du pays du soleil levant comme le fief du cinéma déviant.
Alors quand le bonhomme s'attaque au
Tokusatsu (série mettant en scène des super héros), on est en droit de s'attendre à un film bien trash dans la veine de ses précédentes productions. Mais ce serait mal connaître la passion du réalisateur pour cette série live des années 80, racontant les aventures de Daimon et de son fidèle assistant, mi-homme/mi-mobylette, et combattant hors-pair.
Dans un futur proche des années 80, le Japon est en proie à la terreur criminelle orchestrée par une mystérieuse organisation nommée SIGMA. Suite au décès de son père, l'officier de police Daimon Yutaka hérite d'un puissant robot guerrier nommé Zaborgar, expert en arts martiaux et ayant le pouvoir de se transformer en moto. Les deux justiciers vont dès lors devoir se confronter à SIGMA et ramener paix et prospérité à l'archipel Nippon.
La vie d'un chroniqueur à
Avenue De L'Horreur n'est pas facile. Pour se faire bien voir, on doit parfois faire des sacrifices, quitte à décider de se sacrifier en regardant des choses, loin mais alors très loin de ce qu'on à l'habitude d'apprécier. Mais qu'importe, dans un esprit de sacrifice propre à mon caractère, je me lance dans la vision de ce film japonais avec, je vous l'avoue, une certaine réserve...
Passé les dix premières minutes et un jeu de sourcil que je ne me connaissais pas, exprimant ma dubitativité (beau néologisme non ?), je ma laisse happer par cet OVNI, dont l'heure cinquante passe vite, à condition de ne pas chercher à y comprendre quoique ce soit : personnages taillés à la serpe, combats tournés en plein milieu de terrains vagues avec des costumes en carton, des effets spéciaux faits via Windows MovieMaker, des ellipses non-sensiques et des sous entendus sexuels à gogo (il faut voir le vaisseau testiculaire du grand méchant pour se rendre compte de la chose), on à là affaire au véritable film d'exploitation des familles, le vrai, celui qui tâche.
En sachant que le métrage a coûté à peine un million de dollars et à été tourné en à peine vingt-six jours, il faut quand même avouer que la tenue visuelle de
Zaborgar est un modèle du genre, transcendant son budget famélique, par un rythme soutenu et d'un humour omniprésent.
Quant à la qualité technique du Bluray, on bénéficie d'un master en Full HD très propre et bénéficiant d'un bon piqué, de deux pistes DTS HD 5.1 en Français et Japonais, d'une heure de bonus très instructifs ainsi que d'un livret de douze pages nous proposant un bref historique de la série live robotique au japon depuis les années 70.
Une bien belle introduction au genre, vous assurant un certain succès lors des soirées entre potes...