Derrière le masque

Après le succès planétaire du Scream de Wes Craven, le slasher s’était donné un malin plaisir à envahir nos écrans de cinéma et nos vidéothèques. Bien évidemment cela s’entend avec du bon et du moins bien. Il semblait même difficile de faire original dans ce sous genre. Scott Glosserman propose une vision unique et une approche particulière qui vaut bien qu’on s’y attarde.
Leslie Vernon est un nouveau tueur psychopathe. Il décide de donner l’exclusivité à une équipe de télévision pour suivre la façon dont il va terroriser la petite ville tranquille de Glen Echo. Ce faisant, il explique et démonte toutes les conventions liées aux films d’horreur de tueurs en série.
Derrière le masque signe une ouverture de film, fantastique et nostalgique, qui pique au vif en faisant référence aux monstres du genre en l’occurrence : Freddy Krueger, Jason Voorhees et Michael Myers. Au travers d’une caméra une équipe de journalistes retrace l’histoire des plus grands tueurs en série nous expliquant qu’elle prépare un documentaire sur un tueur en devenir. Le long métrage prend une tournure film tourné caméra à l’épaule. Si le spectateur peut avoir un peu de mal à adhérer au concept dans les premiers instants, il se retrouve par la suite totalement imbriqué dans le récit qui nous révèle le cœur même du slasher.
Le cinéphile est amené à découvrir l’envers du décor. Il suit le tueur et assiste à la naissance de ses pulsions meurtrières, à l’organisation de ses meurtres. On découvre les victimes sous un autre jour, et la compassion n’est pas au cœur de nos préoccupations. Le concept même du genre est décortiqué mettant en avant les ficèles majeures. Se retrouver sous le masque d’un tueur, être dans la peau du psychopathe, tout amateur d’horreur en a rêvé non ?
Derrière le masque bénéficie d’un casting assez jeune qui ne semble pas habitué aux films de genre, notamment avec Nathan Baesel et Krissy Carlson, issus du monde de la série TV. L’ensemble est porté comme toujours avec charisme par Robert Englund (clin d’œil à Freddy) que l’on ne présente plus. Tout ce petit monde nous emporte dans une intrigue originale jusqu’à sa clôture inattendue et bien trouvée.

Derrière le masque n’est pas révolutionnaire en soi mais le film réussit à surprendre et à prendre le cinéphile au jeu. Une touche d’originalité et de dérision dans le monde du slasher ça fait grandement du bien.