Les Insoumis, tome 1
Auteur : Alexandra Bracken
Pages : 512
Editeur : La martinière jeunesse
Date de sortie : 07 mars 2013-12-18
Pays : Etas-Unis
Mon avisDepuis quelques temps déjà, on voit apparaître des livres, films et séries télé dans lesquels on retrouve des adolescents incompris qui doivent se battre pour exister. Alexandra Bracken change la donne avec son univers version camp de concentration et son héroïne qui n’en est pas vraiment une.
« Depuis quelques années, l’immense majorité des adolescents a été décimée par un virus inconnu et les survivants sont dotés de pouvoirs psychiques stupéfiants. Pour s’en protéger, le gouvernement les enferme dans des camps de « réhabilitation » et les classe par couleurs selon leur aptitude. Ruby et quelques autres jeunes ont réussi à s’échapper…
Depuis que le virus l’a touchée, Ruby est capable de manipuler la mémoire et la volonté d’autrui. En tant que telle, elle aurait dû être éliminée par les autorités sanitaires mais grâce à son pouvoir, elle a pu se faire passer pour un cas moins dangereux. Six ans plus tard, Ruby parvient à s’échapper et rejoint un groupe d’adolescents en cavale menés par Liam. Ensemble, ils tentent de rejoindre East River, une communauté d’adolescents où chacun est censé s’épanouir en apprenant à utiliser ses pouvoirs et dont le leader peut les aider à retrouver leurs familles…. Ruby et ses amis y seront-ils réellement en sécurité ? Qu’arrivera-t-elle à faire de son pouvoir dont elle a honte mais qui suscite la convoitise ? »
Il est vraiment difficile de rentrer dans ce livre car on ne comprend vraiment pas les pouvoirs de Ruby. Un début un peu compliqué mais qui fini par prendre forme, si bien qu’on ne peut plus lâcher ce livre avant la fin.
Vers l’âge de 10 ans, tous les enfants sont touchés par la NIAA (Neurodégénérescence Idiopathique Aigüe des Adolescents – oui j’avais dit que le début n’était pas évident !). Le résultat de cette maladie : soit ils meurent, soit ils sont dotés de pouvoirs psy. Les adultes, ne comprenant pas la NIAA, finissent par avoir peur des adolescents et le gouvernement décide de les enfermer dans des camps où des chercheurs tenteront de trouver un remède en « examinant» ces ados. Ils sont d’abord parqués dans un entrepôt, puis emmenés dans des cars jusqu’à des camps où ils sont triés par degrés de pouvoir et donc de dangerosité. En lisant l’histoire de Ruby on ne peut que penser aux camps de concentration des juifs en Allemagne. L’histoire est triste, les enfants ne mangent pas beaucoup, n’ont pas le droit de parler, sont traités comme des détenus dont les gardiens sont dégoutés et doivent remplir des tâches comme, par exemple, nettoyer des bottes des gardes. Si vous voulez un livre avec un dénouement heureux et sans complication, celui-ci ne vous conviendra pas.
Après un début de lecture difficile dû au manque d’explication, on se retrouve par la suite dans un récit très bien expliqué où on est partagé entre énervement et tristesse. On n’attend qu’une chose : que Ruby s’évade. Cependant, Ruby est l’anti-héroïne. En effet, elle cache ses pouvoirs (qui sont énormes !), se fait passer pour une faible et elle ne se défend jamais. Elle est de nature passive, elle n’aime pas blesser les gens et a peur de son pouvoir psy. Elle va finir par s’évader avec de l’aide (et uniquement parce que sa vie est en danger) mais tout au long de l’histoire elle ne veut qu’une chose : apprendre à dominer ses pouvoirs afin de ne blesser personne. Elle ne veut pas mener de guerre pour aller délivrer les autres. Elle a certes envie de les aider mais on ne sent pas une réelle implication de sa part.
L’auteur a très bien écrit ce livre car on ne sait jamais si on peut faire confiance aux personnages qui arrivent au fur et à mesure de l’histoire. On croit qu’une personne est sincère et on s’aperçoit que ce n’est pas le cas, une autre nous semble peu fiable mais finalement n’est pas méchante… Cette façon de manier l’intrigue est vraiment intéressante car on ne peut plus quitter le livre tant on veut savoir comment cela se terminera et si on avait raison ou pas.
La fin malheureusement n’est pas ce que l’on attend. Adieu les happy ends et bonjour la frustration. L’auteur a très bien fait son travail : on va se jeter sur le tome 2 (sortie le 20 mars 2014) pour savoir comment cela se fini réellement.
En résumé : un livre où il faut s’accrocher au début pour pouvoir savourer toute l’histoire.