Vendredi 13 – Chapitre 3 – Le Tueur du Vendredi 2
(Friday the 13th – Part III) – 1982 Réalisé par
Steve MinerÉcrit par
Martin Kitrosser & Carol WatsonMusique de
Harry ManfrediniAvec
Dana Kimmell, Richard Brooker, Paul Kratka, Tracie Savage, Jeffrey Rogers, Catherine Parks, Larry Zerner3e chapitre de la saga
Vendredi 13, Le Tueur du Vendredi 2 commence à sentir le réchauffé. Hormis l’introduction du mythique masque de hockey, ce volet ressemble beaucoup trop à ses prédécesseurs pour faire sensation. Ressemblance d’autant plus marquée que cet opus se permet quelques hommages, notamment lorsqu’il mentionne le nom de
Tom Savini avant de reproduire la scène de la flèche dans la trachée (ici, avec un couteau) ou quand il retranscrit le final du premier
Vendredi 13 en inversant les rôles (la mère Voorhees dans le lac, Jason sur la rive). Des séquences déjà vues, en somme, mais qui se trouvent fort bien amenées et intéressantes. À noter également une scène reprenant presque au plan près celle du
Halloween de
Carpenter, à savoir le passage où
Dana Kimmell s’enferme dans un placard avant de poignarder son assaillant… De surcroît, le scénario ne privilégie pas l’originalité ; il s’agit encore et toujours d’une bande de jeunes rôdant autour du Camp Crystal Lake que Jason défend ardemment, trucidant un par un ces jeunots un peu trop penchés sur la drogue et le sexe.
À l’instar du deuxième chapitre,
Le Tueur du Vendredi 2 adopte un développement d’une lenteur phénoménale, s’accompagnant d’histoires subsidiaires guère passionnantes et très surfaites (l’héroïne nous contant son traumatisme après avoir croisé Jason, les blagues débiles du laideron de service). Sans compter les retournements ridicules qui parcourent la dernière demi-heure : entre une
scream-queen qui, au lieu de s’enfuir, prend le temps d’assommer son agresseur, ou, au moment de se tirer avec la camionnette (scène d’ailleurs empruntée au
Vendredi 13 précédent), laisse soigneusement sa vitre baissée, histoire que le tueur l’attrape sans difficulté, ou encore lorsqu’elle a la bonne idée de se pendre à une poutre en guise de cachette ; et le surgissement (d’on ne sait où ni comment ni pourquoi) du loubard Noir, surprenant Jason à l’instant même où ce dernier allait zigouiller l’héroïne. Parlons-en de Jason, justement. Jouissant pourtant d’un charisme détonant grâce à son masque de hockey, Jason apparaît incroyablement pathos et mollasson, traînant la patte en permanence, tombant dans les vapes après un simple coup sur la tête alors qu’il réussit à se remettre d’une pendaison et de deux coups de couteau consécutifs… Du coup, Jason Voorhees gagne en charisme ce qu’il perd de son aspect effrayant.
Déjà écrits à la va-vite dans le premier opus, grandement stéréotypés dans le second, les autres personnages de ce
Chapitre 3 croulent sous un monceau de clichés que de piètres acteurs n’arrivent pas à compenser. Particulièrement en ce qui concerne
Dana Kimmell, affreusement pathétique et bancale dans ce rôle de survivante du pauvre.
Même le score du film déçoit. D’une bande-son inquiétante et captivante,
Harry Manfredini aboutit à un thème principal tellement kitsch qu’il en devient ringard, et à des musiques secondaires peu alléchantes.
Finalement, on ne retiendra de cet opus qu’une très belle réalisation de la part de
Steve Miner, associant élégamment des mouvements de caméra grandioses à des prises de vue bien pensées et à une mise en scène parfaitement orchestrée. Mais, rien n’y fait, avec ce troisième volet, l’impression de tourner en rond persiste et l’on est las d’assister à une nouvelle mouture d’un scénario déjà éculé. Sans être mauvaise, cette suite ne parvient que difficilement à convaincre son auditoire…
Hommage discret à l'un des maquilleurs spéciaux les plus talentueux...Sympa le micro...Note : 11.5/20