Voilà un film réussi !
Certes, il se donne les moyens avec un budget de 8 millions, un directeur de la photographie qui réfléchit aux lumières et des comédiens qui ont du talent.
C'est donc avec tous ces bons éléments que les réalisateurs ont écrit un scénario simple et efficace : coinçons une femme dans un sous-sol de parking avec un psychopathe.
Hormis une scène (presque risible au vu de la tension qui s'établit au fil des scènes) qui fait basculer le film dans la catégorie horreur au lieu de thriller où elle se serait retrouvée autrement, tout est écrit pour être stressant, intelligent et exhaustif.
Stressant car les scénaristes reprennent toutes les peurs qu'on peut cumuler dans ce genre d'endroit : peur du noir, peur de quelqu'un qui se cache, peur d'être enfermé, de ne pas être secouru... Ils savent jouer sur ces peurs et, par les cadrages et la bande-son discrète mais efficace, le réalisateur nous les transmet aisément pour qu'une seule chose nous vienne à l'esprit, engoncés dans notre canapé : "j'aimerais pas être à sa place !".
Intelligent parce que tout est parfaitement réfléchi, de cette femme "banale" - qui passe très logiquement par la peur, l'abandon, la révolte... - au gardien psychopathe - qui ne peut pas comprendre qu'il fait peur quand il n'est là que pour aider -, les personnages aussi crédibles que les scènes. Celles-ci sont terriblement logiques : quelqu'un qui passe près d'un mur tâché du sang d'un meurtre, caché derrière des planches... a toutes les chances de ne pas le voir ! Et ce n'est donc pas sur la chance que peut compter la femme prise au piège.
Enfin, exhaustif car les scénaristes ne se sont pas bornés à faire une course-poursuite dans un parking sous-terrain. Tout y passe (clin d'oeil ou copie, que sais-je) des scènes d'ascenseur aux coffres de voiture, du repas hitchockien à l'impression que dans ce grand espace, personne ne vous entend crier... Ils ont traité l'idée de base sous tous ses aspects possibles.
Ces trois caractéristiques en font un film angoissant à souhait - parfaitement interprété par Rachel Nichols qui, bien que légèrement vêtue pour attirer le chaland, est pleinement crédible dans son angoisse et Wes Bentley qui est pleinement inquiétant derrière sa folie calme (et qui n'est pas sans rappeler le Jim Carrey de Disjoncté)).
Si on ne le visionne pas en pensant qu'on va voir du gore mais bien qu'on va assister à un drame psychologique (tiré d'une histoire véridique), on passe un excellent moment, entrant très rapidement dans cette histoire tellement classique qu'elle en paraît d'autant plus réaliste - et ce qui fait peur n'est-il pas d'imaginer le pire et de le voir
effectivement survenir ?