The girl next door

The Girl Next Door est l’adaptation du roman Une Fille Comme Les Autres de Jack Ketchum. Ce dernier s’était lui-même appuyé sur un fait divers qui avait marqué les Etats-Unis en 1958. Dernièrement il nous a été donné de découvrir The Woman, lui aussi inspiré d’un roman de l’auteur. Le synopsis, pourtant vague, nous prévient à sa manière qu’une fois encore l’horreur indéfinissable nous attend.
1958. Dans une banlieue paisible, deux sœurs sont placées chez leur tante après le décès de leurs parents. Cette dernière, mentalement instable, va s'occuper d'eux à sa manière...

Le réalisateur Gregory Wilson, nous propose de découvrir le drame qui s’est joué en 1958 par le biais d’un jeune voisin qui, par la force des choses, est un peu victime lui aussi. Sa vie a changé à tout jamais cet été. Tout commence par un récit attendrissant qui montre la rencontre d’un groupe d’enfants dans une petite campagne. Les deux sœurs entrent dans ce nouvel environnement avec déjà un lourd bagage coté horreur, après le drame qui a fait d’elles des orphelines. L’orientation du film semble floue au premier abord, mais doucement un malaise s’insinue au travers des paroles et des gestes de la tante. Si elles sont assez éparses au début, les mauvaises situations se multiplient et se rapprochent à grande vitesse. Cette mère de famille que nous prenions pour une personne légèrement dérangée, dévoile son moi intérieur qui renferme une tortionnaire et une psychopathe en sommeil depuis bien trop longtemps. L’aînée des deux sœurs va subir la foudre de toute la rage et la haine que la femme a dissimulé en elle.

Le spectateur se rend bien vite compte que le réalisme est le maître mot du long métrage. Les mises en situations et les différentes scènes de tortures physiques et psychologiques sont criantes de réalisme. La douleur semble ressortir et pénétrer le cinéphile. Il est d’autant plus difficile de soutenir le visionnage que la victime est une jeune fille qui avait toute la vie devant elle. On ne peut s’empêcher à chaque instant de se demander ce qui peut bien passer dans sa tête. Il est affreux de constater qu’une seule femme a pu faite autant de mal, surtout quand on sait qu’il s’agit d’une histoire vraie.

Le réalisateur et les scénaristes ont fait un travail remarquable, sans jamais céder à la facilité de la violence au cinéma, ils nous font vivre le calvaire des victimes en nous impliquant plus qu’il n’en faut dans l’intrigue. Là où certains auraient inondé le spectateur d’effets gores à outrance, ils ont choisi de nous en montrer le minimum. Mais, dans The Girl Next Door, même le suggéré est traumatisant. The Woman m’avait déjà bien retourné les tripes, ici c’est encore plus poussé. The Girl Next Door vous trotte dans la tête de longues heures après la fin du long métrage.

The Girl Next Door terrifiant de réalisme est une réussite totale qui ne laissera personne de marbre et dont il est difficile de ressortir indemne.