Bien que le cycle infernal du mille-pattes humain soit une controverse solide et bénéfice d’un battage médiatique sans répit, je dois dire ne pas être attiré par la saga de
Tom Six. Malgré tout, comme bien des personnes avant moi, j’ai une certaine fascination pour le style propre que
Tom Six veut mettre en place à-travers sa trilogie de
The Human Centipede. Tout cela a débuté en 2010 lorsque le réalisateur annonçait la mise en chantier d’un projet sordide où un médecin Allemand réputé aurait l’idée de créer un mille-pattes à partir de véritables êtres humains. Lorsque le projet a été dans les festivals à-travers les pays, il y a eu des effets de bravoures, mais aussi de choques négatifs auprès du public : Un phénomène allait prendre une mode intensive ! Même si je n’attendais rien de lui,
The Human Centipede (First Sequence) avait été surprenant et bien meilleur que prévu : Une grosse claque en pleine gueule ! Alors que j’attendais bien vite le second volet,
Tom Six annonçait dans des interviews que son premier volet était fait dans l’optique d’habituer les personnes vers le style qu’il rendrerait plus trash par après. C’est aussi vite disparu mon envie d’aller plus loin dans la proportion de merdes que la saga allait contenir. Avant même que je puisse m’y attendre,
The Human Centipede II (Full Sequence) venait vers moi suppliant la vue de son résultat… je n’ai pu dire non ! Si certains ont pu affirmer que le premier volet était « soft » dans ses intentions, le second film donnera bien les lettres de noblesses sur la loi 101 clichée des séquelles.
The Human Centipede II (Full Sequence) se veut une mise en abîme très puissance du premier film de
Tom Six. On suit dans celle-ci le personnage de Martin, un handicapé mental obèse qui travaille comme agent de sécurité dans un parking sous-terrain. Celui-ci se veut l’emblème même du fanatique excentrique, dans toutes ses journées emmerdantes, il revoit sans arrêt le film très controversé de
Tom Six et en développe une sérieuse dépendance/obsession. Sa vie se révèle bien difficile autrement, sa mère se veut une psychotique qui a perdu son mari et qui souhaite la mort de son fils, le psychologue de la famille éprouve une attirance pour Martin et il se fait sérieusement foutre de sa gueule à la job. Mais Martin à un plan dans ses manches, à l’aide de son calepin à dessin, il invente un stratagème pour pouvoir continuer le sinistre plan du Dr. Heiter. Son objectif est de pouvoir faire une chenille-humaine de douze personnes en enlevant certains individus exécrables qui exploitent le parking. En dernier recours, il invitera la très célèbre Ashlynn Yennie, l’amie de la final girl dans le film de Tom Six. La seconde séquence morbide et merdeuse peut débuter !
Il semble bien que la saga
The Human Centipede va toujours réussir à surprendre dans la qualité qu’elle donne. Cette première suite ne fait pas exception ! Au- travers de son buzz médiatique assourdissant, la suite de
Tom Six se révèle bien construite, offrant une réalisation presque supérieur à son aîné. Même si sa réputation de « funny man » en puissance se fait toujours sentir dans ses entrevues alléchantes,
Tom Six a le mérite d’avoir une tête sur les épaules et des idées innovantes et sans fautes. Alors que certains auraient pris l’idée de ramener à la vie le Dr. Heiter ou qu’
Ashley C. Williams sortirait de son guêpier pour finalement avoir le syndrome de Stockholm et reprendre le flambeau du mille-pattes,
Tom Six livre une tout autre perspective de sa saga livrant une version réussie de
Book of Shadows: Blair Witch 2 où la suite devient une mise en abîme sur la réalité auprès du film à succès. Ce nouveau schéma permet de découvrir le nouveau « bad guys » joué par le très bon
Laurence R. Harvey, son personnage de Martin peut se vanter d’égaler celui de
Dieter Laser !
Le film nous montre de façon plus intimiste l’enchaînement à la descente aux enfers de Martin. Son parcours se montre bien difficile puisqu’il a une maladie mentale qui l’empêche d’agir convenablement, sa mère lui met des bâtons dans les roues avec son projet de chenille humaine et sa façon de vivre, à un tel point qu’elle lui fera mettre une volée correctionnelle par un boxer fou. Dans cette optique, on ne peut pas vraiment détester le personnage de Martin pour son plan exécrable et ce qu’il prévoit faire. Ça demeure un peu son hobbie personnel, sa façon de se distraire, d’être heureux.
Tom Six a vraiment touché la bonne corde, livrant une façon d’illustrer la réalité de si un tel individu fan de son film existerait, ce qui permet à
The Human Centipede 2 (Full Sequence) de sortir des chantiers battus. La décision de mettre le long-métrage en noir et blanc apporte un style bien différent qui augmente le malaise le moment venu. Parce que oui,
Tom Six y va plus loin dans l’objectif de mettre la violence, la scatophagie et la chirurgie dégoûtante. À un certain moment, le style intimiste et dramatique dans le quotidien de Martin se transforme en dégringolade sadique et à la limite du soutenable. Long des producteurs fragiles (bien que le film a été censuré dans bien des pays),
Tom Six s’en donne à cœur joie dans la prise de contrôle qu’il avait retenue pour son premier volet. Avec un attardé mental comme chirurgien, vous vous douterez que son boulot se veut moins bien en finition ?
Dès qu’
Ashlynn Yennie (bien meilleure que dans le volet précédent !) arrive dans le décor, on voit finalement le résultat final du plan de Martin. Avec des outils de chirurgies bas de gamme, une volonté de fer et des souffrants, il réalise son dessin. Graphiquement, cette seconde séquence tient bien sa réputation, elle arrive à un stade de dégoût où chacun des moments est difficile en termes de digestion. Mais le pire vient quand ce cher Martin fait des ratés aux vues de son manque de talent. Ceci semblera banal pour certains, mais quand Martin rate sa chirurgie sur le derrière d’une personne et qu’elle saigne abondement a été un dur moment pour moi. Mais c’est surtout d’où résulte cette boucherie infâme. Cette fois-ci, comparativement à la dernière fois, le rythme est plus lent ne livrant pas de la matière pactée en action et des tensions thriller-esque constante. C’est à la place une tension lourde, difficile et dramatique se sent dans l’ambiance en général. Pour ceux qui en veulent un peu plus niveau scatophagie… ils seront servis, on voit tout, mais tout !
Comme dit plus haut,
Laurence R. Harvey et
Ashlynn Yennie se démarquent très bien de la production.
Yennie surtout qui devra supporter plusieurs calvaires une fois mise dans la troupe ! Mais sinon,
Bill Hutchens, dans le rôle du psychiatre excentrique, a vraiment été un second couteau de premier ordre ! Qui aurait cru que le casting de
The Human Centipede II (Full Sequence) serait meilleur que ceux du précédent ? Certainement pas moi ! L’évolution de plusieurs personnages a le mérite d’être sadique et difficile par moment. C’est sûrement ce qui fait la réussite de ce volet !
Alors que
The Human Centipede n’est pas une série que j’ai dans mon cœur avant mes visionnements, il s’avère à chaque fois que je suis devant un résultat surprenant. Tout comme son aîné,
The Human Centipede II (Full Sequence) a un contenu intéressant, une réalisation de
Tom Six qui a le sens du détail et un film qui a une tête sur les épaules ! Même s’il est un peu moins bon que le premier, ça été une belle tentative de bonne suite ! Pour ceux qui n’ont pas aimé du tout la première séquence… ce ne sera pas mieux ici ! En attendent le
(Final Sequence) que
Tom Six tourne en ce moment, les deux premiers épisodes vous donneront un bon moment de Me*** ! Pour ma part, le second film de
Tom Six sera éventuellement dans mes plus belles surprises de ce début d’année 2012, c’est dit !
« Ce film fera passer le premier film pour un film de Disney » disait
Tom Six lors de la promotion de
(Full Sequence) et il avait raison !
Bon cinéma !
Note :