«
Once more into the fray. Into the last good fight I’ll ever know. Live and die on this day, Live and die on this day. »
—Ottway (
Liam Neeson)
Sans avoir de la lycanophobie (la peur des loups… eh oui, ça existe !) en moi, je dois avouer ne pas être fanatique de ces bêtes sauvages qui n’ont aucune pitié dans leur instinct naturel. Par contre, sans avoir la moindre explication en réserve, j’aime bien les films d’horreur qui traitent d’animaux dangereux, même si cela ne réussit pas toujours à convaincre. Pour faire un lien,
Adam Green avait été surprenant avec son thriller d’horreur baptisé
Frozen. Celui-ci traitait de jeunes adolescents pris sur un télésiège qui devenaient la proie de loups sauvages assoiffés de sangs. Ce petit film méconnu m’avait même plus surpris que le diptyque sur
Victor Crowley ! Sans attendre un produit horrifique de la trempe, j’espérais découvrir un produit qui en vaudrait le coup dans le style. À peine avait-il fait la promotion de
The A-Team, en 2010, que
Joe Carnahan planait déjà sur un projet totalement différent avec des ressemblances à
The Edge (film avec des ours). Celui-ci impliquait une troupe de survivants qui se faisaient poursuivre par une meute poilus sans merci ! Même si je doutais un peu des attentes volumineuses qui parcouraient mon quotidien pour ce
The Grey, je n’arrivais pas à me l’enlever de la tête ! C’est avec fierté, mais aussi avec grand enthousiasme, que j’ai donné une chance au coureur et entré dans une salle de cinéma bondée de spectateurs aussi affamés que moi… l’aventure pouvait finalement débuter !
Sans y aller par quatre chemins,
The Grey raconte l’histoire d’Ottway, un homme au passé trouble et avec un divorce très difficile en poche. Il est engagé par une compagnie pétrolière comme tueur professionnel pour éliminer les animaux dangereux qui peuplent l’endroit (dont des loups!), en Alaska. Son moral et son envie de vivre sont au plus bas (il aura même le suicide en perspective), mais c’est avec compétence qu’il fait le déplacement vers une autre compagnie, en avion, avec d’autres travailleurs. Le vol se passera bien pendant les heures qui vont suivre jusqu’à ce qu’un blizzard infernal ne donne signe de vie et cause un crash mortel. Sans la moindre idée d’où il est, Ottway se réveillera avec la seule idée de survivre et de permettre à certains rescapés de faire de même. Prenant des vêtements chauds et de la nourriture, les hommes découvriront, grâce aux talents d’Ottway, qu’ils sont sur le territoire d’une meute sauvage de loups hostiles. À peine vont-ils partir de l’endroit accidenté que ceux-ci seront attaqués dans le seul objectif d’être tué. Bien que compétent dans ses tactiques pour venir à bout de cette menace, Ottway sera remis en question une fois que les choses vont dégénérer…
Bien que l’idée derrière
The Grey (inspirée de la nouvelle
Ghost Walker de
Ian Mackenzie Jeffers) m’inspirait beaucoup, le fait d’avoir derrière la caméra
Joe Carnahan me laissait froid. Non seulement l’homme n’a fait aucun film impressionnant pour ma part, mais ces
Smokin’ Aces et
The A-Team ont de quoi offrir un goût amer en bouche… Mais il apparaît évidant que tout comme le poème cité plus haut que
Joe Carnahan vit son dernier combat épique, de ce fait il a peaufiné mieux son travail.
The Grey est vraiment un spectacle étonnant du côté réalisation offrant des plans soignés à la perfection et une direction photo plus éclatante que le crystal. À-travers ce récit inquiétant, dramatique et quelques peu saupoudré d’action,
Joe Carnahan y inscrit une marque sauvage et imprévisible qui accentue un aspect hostile qui confère au film un droit non-négligeable. Dès que nôtre
Liam Neeson dépressif et sa meute (ha,ha…) de survivants se retrouveront dans le guêpier hivernale,
The Grey change progressivement de style pour aboutir à un « survival horror »de taille où les scènes de poursuites sanglantes et d’attaques ne font que faire légion dans une ambiance sauvage et sordide. Sans aller dans un réalisme décapant pour nôtre fameuse meute de loups sanguinaires, le scénario leur applique une grandeur et sauvagerie presque qu’intimidante.
Pour ne pas trop m’attarder sur ce cas, je vais continuer avec les défauts probants. Même si
The Grey a bien des qualités visuelles, sonores et du côté des acteurs, le scénario lui a quelques bourdes à sa disposition. D’un premier lieu, même si le personnage de
Liam Neeson fait très bien le travail, les candidats de substitue n’ont pas vraiment de quoi convaincre pleinement. Cela en va à un côté stéréotype accessoire et une écriture qui ne priorise pas très bien les protagonistes qui peuplent l’aventure. Alors qu’il pourrait sortir de l’antéchrist cul-de-sac qui fait rage dans les « survival »en tout genre, il ne fait rien pour en sortir indemne. Fort heureusement, les plus irritants dans le lot de survivants vont devenir proie facile et on laissera le meilleur bétail comme réjouissance. Mais la vraie anomalie de
The Grey, c’est d’avoir un troisième acte qui ne se tient pas solidement dans ses idées, autant le fight final entre un
Liam Neeson contre le male alpha tient du génie (une des scènes les plus stressantes de l’année en passant !) , autant la mort de certaines proies dans le groupe ne fait aucune émotion. Dommage !
Pour ce qui concerne la déchéance fatale de nôtre groupe de survivants du dimanche,
The Grey atteint bien sa ligne de mire. Les loups s’en donnent en s’il vous plait dans la réclamation de leur nourriture. Puisqu’il est révélé très rapidement que les survivants sont sur le territoire de la meute, il y a justification à cet état d’âme de la part des bêtes sanguinaires. Autant un personnage peut se faire dévorer par cinq loups jusqu’à la mort, en passant par un membre de chasse qui décapite de façon explicite un loup mort. Au fait, bien que
Brigitte Bardot puisse devenir furax devant de tels évènements, dite-vous que le film n’a aucun animal tué réellement pendant le tournage ! D’un point différent,
The Grey a le mérite d’avoir des cascades très intéressantes, dont plusieurs qui ont un rapport avec des survivants qui n’auront pas le choix de se foutre dans le vide avec des cordes (une scène vraiment épique) et une autre dans une ruisseau aux courants d’eaux rapides. Même si certains y verront sûrement un côté série B un peu difficile d’accès, je n’ai pour ma part pas eu le moindre problème d’adhésion de mon côté! Que dire de la scène qui met en place un crash d’avion ? Épique !
Joe Carnahan a un flair visuel vraiment bien développé et chacune des séquences citées ne fait qu’être une succulente vision impressionnante avec le support de son réalisateur. Le mérite revient aussi à l’ambiance d’enneigement et de froid glacial qui risque fort de ne pas plaire à ceux qui vivent une écoeurantite aiguë de l’hiver qui touchera le Québec jusqu’en Avril prochain !
Jusqu’ici mon review ne s’étendait pas nécessairement très haute dans la notification finale que le film allait avoir. C’était 3.5/5 pour être exact, un film qui a du mérite, mais qui n’a pas l’étoffe finale pour avoir toute les qualités possibles. De là venait la scène finale où Ottway doit se battre contre le mentor des loups. Je dois avertir d’avance que certains seront laissé sur leur faim face à la coupure brusque qui vient conclure
The Grey. Même que la plupart des personnes présentes dans la salle lançaient des injures au long-métrage… Tant qu’à moi, ça été le coup de foudre pour ce final bien orchestré et ne se terminent pas sur l’éternel archétype exécrable de la transition à trois actes obligatoire. De là est venue la montée de ma note !
The Grey ne fera pas l’unanimité autant propose-t-il un autre style particulier, autant il s’engouffre dans certains clichés malodorants. Le côté dramatique a une certaine efficacité, surtout vers l’affrontement final. Par contre, malgré son assemblage en dent de scie, il ne vous laissera pas la moindre indifférence en fin de parcours.
Note :
4/5