Avec John Carradine, Robert Clarke, Phyllis Coates, Allen Windsor, Sheila Noonan, George Skaff
Quatre aventuriers explorent des fonds sous-marins, où nul homme n'a jamais été, grâce à une cloche révolutionnaire créée par le Professeur Wyman. Mais lors de l'exploration, les câbles de la cloche reliés à la surface cèdent et les plongeurs sont entraînés au fond des abysses peuplés de monstrueuses créatures…
Vers le milieu des 50’s, l’étude des fonds marins bat son plein, et les réminiscences de la théorie de la Terre creuse (la Terre possèderait une surface interne habitable) se (re)dessinent de plus en plus. L’occasion était donc idéale pour de nombreux réalisateurs de s’engouffrer dans cette brèche
"scientifique", en adaptant pour la plupart, les nouvelles de Jules Vernes comme
20 000 Lieues Sous Les Mers (Richard Fleischer) ou même
Voyage Au Centre De La Terre (Henry Levin)…
C'est dans ce contexte-là que le débutant Jerry Warren, qui n'a qu'un seul film dans son CV à cette époque-là (
Man Beast de 1956), met en boîte
Le Monde Pétrifié (
The Incredible Petrified World) dès 1957, en se basant sur un scénario d'un autre novice, John W. Steiner (qui signera ici, le seul et unique script de sa carrière).
L'histoire relate les aventures de quatre scientifiques, partis explorer les fonds marins sous la houlette d'un éminent spécialiste, le Professeur Willard Wyman (John Carradine) qui vient de créer une cloche revolutionnaire capable d'atteindre des grandes profondeurs.
Au cours de la plongée, le bathyscaphe se sépare de ses attaches et sombre au fond de la mer. Livrés à eux-mêmes, les quatre occupants décident, malgré les risques, de tenter une sortie afin de regagner la surface. Une fois à l'extérieur de la cloche, les plongeurs découvrent l'entrée d'une caverne dont l'intérieur est respirable. Ils entreprennent alors d'explorer cette grotte, espérant y trouver un passage vers la surface...
Ennuyeux. Voilà comment on pourrait résumer le long métrage de Jerry Warren.
En effet, on s'attend à bons nombres de scènes spectaculaires et de monstres sous-marins comme le laissent entendre le synopsis et l'affiche du
Monde Pétrifié, mais rien n'y fera : mis à part l'apparition d'un varan et de quelques petits crustacés ici et là, rien ne viendra troubler la somnolence du spectateur devant l'exploration de la grotte sous-marine…
Même la découverte d'un vieil homme (Maurice Bernard), un naufragé dans la caverne, sorte de Robinson Crusoé des abysses qui y végète depuis plus de 60 ans (!) n'arrivera pas à infléchir un scénario somme toute assez vide. Le personnage n'apportera quasiment rien à l'aventure, si ce n'est d'être trop entreprenant avec la gent féminine… C'est un peu léger pour nous tromper de notre ennui sous la mer !
A la surface, ce n'est guère mieux. Le désarroi coupable du Professeur Willard Wyman (joué par un John Carradine clairement peu concerné par le film…), conscient d'avoir amené ses amis à une mort certaine et ses tergiversations pour sauver son équipe, ne sert qu'à faire du remplissage dans un scénario à l'encéphalogramme désespérément plat…
On sent que l'acteur est venu cachetonner dans
Le Monde Pétrifié et que son nom n'est qu'un argument de vente pour la production, tellement son personnage est inconsistant…
Ajoutez à cela des invraisemblances scientifiques tout au long du récit (nos quatre héros sortent de leur bathyscaphe en tenue de plongée à des profondeurs abyssales sans aucun problème de pression…) ainsi que des situations mal développées (à aucun moment les quatre aventuriers ne semblent paniquer devant le danger) et vous obtenez un film qui touche le fond d'un ennui… abyssal
(ahah) !
On laissera donc le mot de la fin à John Carradine qui résumera assez bien
Le Monde Pétrifié :
"j’ai joué dans quelques uns des meilleurs films de tous les temps… et aussi dans beaucoup de navets". Sur ce coup, on n’aurait pas dit mieux, John !
Ps : Le film est disponible en combo 2 films sur 1 DVD chez Bach Films avec
Le Continent Perdu