L'Indestructible (1956)

Charles "Butcher" Benton alias Le Boucher est un assassin notoire et un voleur de banque. Après avoir été trahi par ses anciens compères et son avocat, il est condamné à mort.
Plus tard, son cadavre est récupéré par un scientifique qui l'utilise pour ses recherches.
Après une injection massive d'un sérum qui revitalise les cellules et une impulsion électrique de 300000 volts, le tueur revient à la vie…

Au milieu des 50's, le producteur et scénariste américain Jack Pollexfen décide de se lancer dans la réalisation en signant dès 1954 Dragon's Gold, et remettre le couvert deux ans plus tard avec The Indestructible Man (L'Indestructible, en France) qui raconte l'histoire Charles "Butcher" Benton alias Le Boucher, un tueur revenu d'entre les morts pour se venger de ses ennemis.
Pour ce faire, le réalisateur va faire appel à ce vieux briscard qu'est Lon Chanley Jr. Si Lon Chanley Jr (le fils de Lon Chanley qui a joué dans Le Fantôme De L'Opera de 1925) était clairement en baisse de régime depuis les 40's après le succès de Of Mice And Men (Des Souris Et Des Hommes en 1939) et The Wolf Man (1941), sa carrière semble repartir de plus belle dès le début des 50's (il tournera 5 films en 1956 !). Un choix payant, donc.
Ainsi, dès les premières minutes du métrage, Lon Chanley Jr va rentrer dans le vif sujet en investissant l'écran de son imposante stature et en posant les bases de ce que sera la personnalité de Charles "Butcher" Benton : vengeresse et jusque boutiste.
L'enquêteur Dick Chasen (Max Showalter) véritablement obsédé par cette affaire dont il avait la charge, cherche officieusement à retrouver le butin caché et faire tomber les anciens acolytes du tueur et ce, même après la mort du Boucher. Mais son enquête piétine jusqu'au jour où il est amené à se pencher sur des meurtres mystérieux qui portent tous la marque de Benton…

Et c'est là tout le tour de force de The Indestructible Man ! En effet, le film sort hors des sentiers (ra)battus du genre de l'épouvante en axant les éléments les plus importants de son scénario sur l'enquête policière de Dick, aux prises avec ce serial killer insaisissable et invincible qui cherche à se venger de ses ex compères et remettre la main sur son magot.
Ainsi, mis à part le côté SF de la résurrection du Boucher (qui rappelle Frankenstein) et de son côté inhumain (qui préfigure un peu le Shocker de Wes Craven), The Indestructible Man est tout d'abord un bon policier noir aux accents fantastiques habilement ficelé. Habilement ficelé, car le film se construit parfaitement autour du retour incompréhensible du Boucher qui va imbriquer les interactions entre les différents personnages qui lui sont effectivement liés : les policiers qui cherchent à l'interpeller, ses ex compères qui cherchent à le fuir ainsi que son ex fiancée perdue entre son amour pour lui et le dégoût que lui inspirent ses crimes.
C'est donc au travers de ce triangle dramatique mis en place par Jack Pollexfen que The Indestructible Man va s'articuler, et dévoiler énormément de facettes sombres sans jamais tomber dans une surenchère d'action.
Malgré un budget assez limité, le réalisateur réussit bien à mettre en place un bon rythme, notamment avec l'utilisation d'une voix off (celle de Dick Chasen qui raconte son histoire) qui permet de vite (re)placer le conteste de l'intrigue et d'expliquer les tenants et les aboutissants de l'enquête, sans pour autant tous les montrer.
Qui plus est, Lon Chanley Jr réussi à s'imposer au côté de la jeune garde d'acteurs (Marian Carr, Marjorie Stapp, Ross Eliott…) et tenir le film sur ses (larges) épaules au fil de sa prestation certes monolithique, mais ô combien maîtrisée.

A l'arrivée, The Indestructible Man prend la forme d'une excellente série B qui joue habilement sur les tableaux du film policier et du film de SF afin de se démarquer de la concurrence de l'époque. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ce parti pris s'est avéré payant, car le long métrage se place sans conteste comme l'une des grandes réussites du genre de 1956.
A 50 ans passés, Lon Chaney Jr signe par là-même une bonne interprétation et confirme le second souffle de sa fin carrière depuis le très bon western, Only The Valiant de 1951…
Un film à voir et à revoir !



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