SynopsisDes scientifiques enquêtent sur une météorite qui s'est abîmée dans l'océan. Après quelques jours, un gigantesque robot émerge des flots. La machine est la création d'une race extra-terrestre qui a pour but d'absorber l'énergie de la Terre pour la détruire. Le robot géant se dirige alors vers Los Angeles...
Mon avisAprès quelques belles réussites comme
Destination Lune : 24h Chez Les Martiens ou
La Mouche Noire, le réalisateur / producteur Kurt Neumann a le vent en poupe à la fin des 50's, et s'impose logiquement comme un metteur en scène à suivre.
Afin de transformer ses essais précédents, l'homme va mettre en boîte son deuxième film de 1958
(le premier c'était La Mouche Noire avec Vincent Price, qui inspirera David Cronenberg en 1986 pour La Mouche), intitulé
Kronos (parfois appelé
Kronos, Ravagers Of Planets ou
Kronos, Destroyer Of The Universe).
Cette fois-ci, Kurt Neumann va construire son nouveau long métrage en s'appuyant sur une histoire de l'écrivain Irvin Block (il s'était déjà fait connaître en écrivant le scénario du cultissime
La Planète Interdite de 1956) et en faisant appel au très bon Jeff Morrow (
The Creature Walks Among Us, le troisième volet de
L'Etrange Créature Du Lac Noir). Autant dire que le réalisateur a su mettre les petits plats dans les grands pour réussir son coup !
Evidemment, on ne peut pas dire que le spectateur de 2012 sera happé par les effets spéciaux (il y a pas mal de crayonné dans les animations du robot, utilisation de stock-shots…) et les différentes trames du scénario (l'extra-terrestre qui prend le contrôle d'un esprit humain), mais force est de constater que Kurt Neumann a su parfaitement retranscrire l'univers de l'écrivain Irvin Block afin de donner un véritable bol d'air frais à la SF de l'époque avec des idées très intéressantes (l'appétit énergétique insatiable et destructeur du robot extra-terrestre).
Qui plus est, le réalisateur aura pris l'excellente initiative de contrebalancer l'aspect fantastique de sa pellicule par des ambiances typiques du film noir au travers d'une intrigue palpitante et bien ficelée. Rehaussé par des acteurs investis et très justes (Jeff Morrow, Barbara Lawrence et surtout John Emery), Kronos réussit un parfait équilibre des genres et démontre l'étonnant savoir-faire de Kurt Neumann…
C'est dans le cadre de ce film qu'on pourra voir la toute première apparition cinématographique de Richard Harrison (acteur émérite au début de sa carrière avec des rôles d'Hercule dans les péplums ou bien Django dans les westerns – puis bien connus des nanardeurs pour avoir jouer dans bon nombre de films de ninja des 80's en seconde partie de carrière…) en tant que pilote de l'US Air Force.
A l'arrivée,
Kronos s'avère être une petite pépite de SF américaine comme on aimerait en (re)voir plus souvent. Avec son scénario cousu de fil blanc, sa direction d'acteurs impeccable, sa belle photographie
(en "RegalScope", c'est-à-dire Cinemascope en noir & blanc) et sa dynamique prenante, ce film se place sans conteste comme l'une des meilleures réussites du genre de la fin des 50's et inspirera pas mal de monde. On se souvient notamment de l'épisode culte de
Star Trek intitulé "The Doomsday Machine" dans les 60's qui s'appuie sur un scénario quasi identique, ou même du personnage de Galactus chez Marvel, crée sous la houlette du tandem Jack Kirby / Stan Lee…