Mon Avis:Quatrième long-métrage de
Roman Polanski après
Le Couteau dans l'eau,
Répulsion et
Cul-de-sac, le réalisateur décide cette fois-ci de s'attaquer à l'une des places fortes du cinéma d'horreur de l'époque (années 60) avec
Le bal des vampires (titre original: The Fearless Vampire Killers) ou le cinéaste franco-polonais parodie sans scrupules les productions anglaises de la
Hammer, en particulier les fameux Dracula de la firme.
Le scénario, déjà, semble prendre une direction dans ce sens puisque celui-ci raconte une histoire qui pourrait sans problèmes se retrouver au cœur d'un film de la maison de production anglaise: Le professeur Abronsius, un savant de l'université de Koenigsberg, spécialiste en vampires et en vampirisme, parcourt l'Europe centrale à la recherche de ces créatures, en compagnie de son jeune assistant, Alfred. Leur quête les conduit au fin fond de la Transylvanie...
Premier point important pour ce genre de métrage, la photographie absolument magnifique parvient à elle seule à donner une ambiance extraordinaire et inquiétante dans un environnement hostile et tout aussi dangereux que les goules qui y ont élus domicile. Bien sûr, et à l'inverse des films de la Hammer avec l’impitoyable
Christopher Lee, le côté décalé et franchement humoristique de l'ensemble donne un punch jusque là quasiment inédit au cinéma car, je le rappelle, nous sommes en 1967!
Côté casting, le rôle principal du personnage d'Alfred est interprété par le réalisateur lui même: sans surprises et dans le ton général, il est accompagné par le génial
Jack MacGowran (professeur Abronsius), totalement déjanté apportant une puissance multi-genres au métrage, à savoir la comédie et l'horreur.
Accompagnant nos deux acolytes, on y retrouve également la belle et regrettée
Sharon Tate (future femme du cinéaste), décédée deux ans après.
Si le film démarre fort, il faut cependant attendre de longues minutes pour que celui ci passe la seconde et dévoile enfin l’intégralité de ses charmes et surtout le caractère trempé de nos vampires bien aimés: si le comte Von Krolock
(Ferdy Mayne)est sans surprises une sorte de "copier-coller" du personnage de Bram Stoker, les autres créatures sont bien plus poussées et intéressantes, comme par exemple le fils du comte Herbert von Krolock
(Iain Quarrier) ou encore Koukol
(Terry Downes), le domestique bossu du comte: si l'un a une sexualité des plus bizarres ou tout du moins non "déclarée", l'autre est un serviteur du mal au QI plus que faiblard et du coup complètement idiot!
Indémodable, loufoque et inquiétant par moments,
Le Bal Des Vampires est un bol d'air frais dans un univers majestueux que
Polanski maîtrise à merveille: simplement magnifique!