La Crypte Du Vampire (1964)

Laura, fille du Comte Ludwig Von Karnstein, est en proie à de terribles cauchemars chaque nuit dans le manoir de son père. Elle imagine qu’elle est la réincarnation de son ancêtre, Sheena la sorcière, condamnée au bûcher. Dans ce vieux château sinistre, Rowena, la gouvernante, utilise les pouvoirs de medium de Laura, lors de ses crises, pour tenter de faire revenir Sheena...

En 1964, nous sommes en plein âge d'or du film gothique italien qui a vu des chefs d'œuvre comme La Vierge De Nuremberg, Le Masque Du Démon ou Le Corps Et Le Fouet connaître un immense succès populaire dans les salles obscures transalpines.
De son côté, après avoir enfin réussi à s'imposer via la Hammer avec son personnage de Dracula, Christopher Lee tourne à tour de bras dans de nombreux films européens afin d'oublier la longue période de vaches maigres qui a été la sienne pendant de nombreuses années. On le trouvera donc à l'affiche de pas mal de films italiens comme Katarsis, La Vierge De Nuremberg, Le Corps Et Le Fouet, ou Le Château Des Morts-Vivants, mais aussi allemands (L'Orchidée Rouge, Le Narcisse Jaune Intrigue Scotland Yard) et même français.
Bref, l'homme est de tous les combats (dans les bons films comme dans les mauvais) et ça, Camillo Mastrocinque l'a bien compris. C'est pourquoi le réalisateur va faire appel à lui (pour faire un peu de buzz) en plus de quelques acteurs issus de différents pays (l'espagnol José Campos, la française Véra Valmont…) et s'entourer de scénaristes de chocs (Tonino Valerii et Ernesto Gastaldi qui ont aussi travaillé sur des films comme La Sorcière Sanglante, Le Dernier Jour De La Colère ou L'Orgie Des Vampires) afin de mettre sur pied La Crypte Du Vampire.

La trame est assez simple : Laura (Adriana Ambesi), fille du Comte Ludwig Von Karnstein (Christopher Lee), est en proie à de terribles cauchemars chaque nuit dans le manoir de son père et s'imagine être est la réincarnation de son ancêtre, Sheena la sorcière qui a juré de se venger après avoir été condamnée à mort. Le compte fait alors appel à Friedrich Klauss (José Campos) pour tenter d'avoir plus d'information sur Sheena et de retrouver son portait en peinture quelque part dans le château. De son côté, Rowena, la gouvernante, utilise la magie noire pour faire revenir Sheena...

Bref, on se retrouve encore une fois dans une histoire de réincarnation avec une toile de fond macabre comme sait si bien le faire le gothique à l'italienne. Et comme on pouvait s'y attendre, La Crypte Du Vampire va se développer en noir et blanc, avec une parfaite maîtrise du clair / obscur (la scène du souper, les rêves de Laura) et alterner passages oniriques et scènes de terreur.
Mais là où Camillo Mastrocinque va tirer son épingle du jeu et donner un côté "malsain" à son film, c'est en mettant en avant une histoire d'amour lesbienne entre Laura et Ljuba, sous couvert d'amitié. Mouais… le metteur en scène sait comment donner une plus value à l'ensemble… mais sous le ceinture ! Bien joué !
De plus, Christopher Lee se payera (encore une fois) le luxe d'une prestation impeccable dans son rôle de conte en proie à une terrible malédiction familiale. Pour une fois qu'il ne joue pas le rôle d'un vampire !
Ajoutez à cela quelques scènes bien ficelées (la pendaison du vagabond) et des passages oniriques assez réussis et vous obtenez un film assez sympathique et parfaitement dans l'esprit gothique italien des 60's, même s'il est bourré de nombreuses imperfections (du montage à la hache, à des interprétations moyennes, en passant par des passages longuets).

En définitive, même si La Crypte Du Vampire comporte son lot de longueurs au travers d'un récit un peu bancal et un jeu d'acteur parfois en demie teinte (José Campos et Ursula Davis, notamment), il faut bien avouer que le film de Camillo Mastrocinque reste agréable à regarder, ne serait-ce que par les ambiances macabres qui s'en dégagent et que c'est l'un des rares métrages dans lequel Christopher Lee ne joue pas un méchant, un vampire ou un monstre ! C'est peut-être d'ailleurs pour cela que l'acteur en parlera dans sa biographie et qu'il en gardera un très bon souvenir.
Il est à noter que La Crypte Du Vampire a fait les beaux jours (ou plutôt les belles nuits), des cinémas de quartiers parisiens et de province puisqu'il a été projeté durant quelques années lors des séances de minuit… remercions donc Artus Films de nous en faire profiter en DVD !