bikinikill Lucifer
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| Sujet: Plaisirs A Trois Jeu 6 Déc 2012 - 12:44 | |
| Réalisé par : Jess Franco Scénario de : Jess Franco, Alain Petit Acteurs : Alice Arno, Robert Wood, Lina Romay, Howard Vernon Année de production : 1974 Date de sortie en DVD/Bluray en France : 4 décembre 2012 (Artus Films) Date de sortie au cinéma en France : Pays : Espagne / France Saga : - Synopsis
Sortie de clinique psychiatrique au bout d’un an d’enfermement, Martine de Bressard retrouve son manoir et son mari, Charles. Le couple reprend alors ses habitudes perverses : ils font venir une jeune fille prude pour l’initier à tous les vices à travers des jeux érotiques. La jolie Cécile va ainsi être initiée, aidée par Adèle, la jeune esclave sourde. Mais, la crypte du manoir cache des secrets et quelques cadavres… Mon avis
Au début des 70’s, Jess Franco s’en donne à cœur-joie dans la sexploitation horrifique de l’univers du Marquis De Sade, si bien qu’il déclinera son obsession de l’œuvre du bon marquis au travers de toute une ribambelle de films qui se font écho plus ou moins directement. Au cours de l’année 1974, l’homme tourne coup sur coup (ou en même temps ?) Plaisirs A Trois et La Comtesse Perverse, deux métrages qui reprendront peu ou prou le même scénario directement issu de l’esprit déluré de Sade (La Philosophie Dans Le Boudoir) avec quasiment les mêmes acteurs et la même équipe.
Voici donc le scénario de Plaisirs A Trois : sortie de clinique psychiatrique au bout d’un an d’enfermement, Martine de Bressard (Alice Arno) retrouve son manoir et son mari, Charles (Robert Wood). Le couple reprend alors ses habitudes perverses : ils font venir une jeune fille prude pour l’initier à tous les vices à travers des jeux érotiques. La jolie Cécile (Tania Busselier) va ainsi être initiée, aidée par Adèle (Lina Romay), la jeune esclave sourde. Mais, la crypte du manoir cache des secrets et quelques cadavres de jeunes femmes tombées dans leurs griffes…
Bref, dire que l’histoire ressemble à un ou deux détails près à celle de La Comtesse Perverse serait un doux euphémisme ! Ceci étant, abstraction faite de la frontière étroite entre le scénario des deux métrages, Plaisirs A Trois se pose d’entrée de jeu comme une œuvre forte de Jess Franco dans la mesure où l’adaptation sadienne prend ici tout son sens et dévoile pas mal de trames des psychés de tous les personnages… ainsi que celle du metteur en scène ! Ainsi, le réalisateur prend un malin plaisir à établir des triangles amoureux entre Martine, Charles et Cécile dans lesquels chacun prendra le pas sur les autres. Une sorte de relation manipulé / manipulant va se mettre en place au fil du récit et prendre à revers les différents protagonistes puisque le petit jeu de domination va prendre différents chemins. Mine de rien, Jess Franco va taper dans le mille en reprenant à son compte l’essence même de l’œuvre du Marquis De Sade (le rapport ambiguë dominé / dominant n’est pas aussi facile d’approche qu’on pourrait le croire…) puis la retranscrire à merveille dans son univers à la fois sombre, poétique et relativement dérangeant.
Comme à son habitude, le réalisateur n’y va pas avec le dos de la cuillère au fil de scènes érotiques softs et d’ambiances à la fois malsaines (notamment avec les apparitions d’Alfred Baillou, acteur de petite taille au faciès étrange…) mais hautement poétiques. Auréolé d’une photographie toujours aussi crue et volontairement craspec, Plaisirs A Trois se laisse cependant regarder avec (un petit) plaisir (coupable) au fil d’une narration qui part dans tous les sens, mais qui reste suffisamment obsédante pour ne pas que le spectateur perde le fil. Il faut dire que les formes généreuses de Lina Romay y sont pour quelque chose… ahem…euh bref…. Niveau horreur par contre, il y a peu de choses à dire : mise à part une scène d’émasculation, tout reste assez soft. Mais rassurons-nous : l’ambiance étrange développée par Jess Franco contrebalance nettement ce petit manque…
Au final, même si Plaisirs A Trois est une réédite de La Comtesse Perverse (ou le contraire…), on ne peut que saluer avec respect l’œuvre du maître. Une œuvre certes forte, mais non dénuée de petites faiblesses techniques ici et là. Mais c’est aussi ça le tour de force de Jess Franco : faire des films étranges dont les qualités sont souvent à la hauteur de ses défauts. C’est d’ailleurs là tout le charme de cette bobine… | |
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