Acteurs : Christopher Lee, Patrick McNee, Morgan Fairchild, Jenny Seagrove, Claude Akins
Mon avisSHERLOCK HOLMES ET LA DIVADepuis sa création en 1887 par le romancier
Arthur Conan Doyle, le personnage de Sherlock Holmes est décliné à toutes les sauces au travers des interprétations de toutes une pléiades de différents acteurs et se retrouve souvent au cœur de nombreuses enquêtes et aventures rocambolesques.
C’est dans ce contexte là que la
BBC a produit de nombreux téléfilms mettant en scène le célèbre détective et son acolyte le Dr Watson.
Parmi ces libres adaptations TV, on trouve
Sherlock Holmes Et La Diva tourné en 1992 dans le cadre d'un diptyque intitulé
"Sherlock Holmes The Golden Years" avec à l’affiche l’immense
Christopher Lee (
Dracula) en Sherlock Holmes et
Patrick MacNee (
Chapeau Melon Et Bottes De Cuir) en Dr Watson.
A la demande de son frère, Sherlock Holmes part pour Vienne en compagnie du Dr Watson pour retrouver les plans et le prototype d'un détonateur d’une bombe électromagnétique dérobés par des terroristes des Balkans. Il y retrouvera un de ces anciens amours d'autrefois, une chanteuse lyrique devenue vedette, Irene Adler…
Dès les premières minutes du téléfilm, on ressent tout de suite que
Peter Sasdy a du composer avec un faible budget pour mettre en image le scénario de
Bob Shayne, car outre des décors plutôt bien réussis, la mise en scène s’avère être techniquement très limitée afin de cadrer avec le format TV. Les prises de vues sont quant à elles assez datées et le grain de l’image laisse à désirer…
Mais passé ce petit désagrément formel,
Sherlock Holmes Et La Diva peut bomber le torse : le duo d’acteurs
Christopher Lee /
Patrick McNee est impeccable. On sent que les deux comédiens prennent plaisir à jouer le rôle de Sherlock Holmes et du Dr Watson (ils avaient déjà interprété ces personnages par le passé) et que leur complicité à l’écran est belle et bien réelle.
Qui plus est,
Bob Shayne a su faire en sorte de (re)tailler la psyché des protagonistes sur mesure pour ces deux acteurs hors norme. Ainsi, le Dr Watson n’apparaît plus comme le sous fifre un peu nigaud de l’enquêteur, mais plutôt comme un compagnon impliqué et intellectuellement subtil.
Patrick McNee y ajoute en plus le légendaire flegme britannique qui a fait sa renommée depuis
Chapeau Melon Et Bottes De Cuir, afin de donner encore plus d’épaisseur à son personnage.
De même, le Sherlock Holmes interprété par
Christopher Lee est lui aussi très intéressant.
En effet, compte tenu de l’âge de l’acteur à cette époque (soixante-dix ans), le scénariste a décidé de présenter un enquêteur vieillissant en proie au doute, et désireux de faire un point sur sa vie, notamment en ce qui concerne sa vie sentimentale par rapport à la belle Irene Adler (
Morgan Fairchild) qu’il a autrefois côtoyée (il l’appellera d’ailleurs
« LA femme » ). Son amour (caché ?) passé apparaît comme une blessure toujours vivace dans le cœur de cet homme à l'automne de sa vie, et lui donne un côté moins manichéen… voire même sensiblement humain !
Et Mine de rien, cette approche du personnage s’avère être assez originale, car on y voit un Sherlock Holmes se questionner sur ses propres capacités intellectuelles et son esprit de déduction. Une habile de manière de jouer avec le côté sombre et le physique froid de ce bon vieux
Christopher Lee…
Mais qu’on ne s’y trompe pas,
Sherlock Holmes Et La Diva n’est pas un téléfilm qui s’attache de trop à la psychologie de ces protagonistes (même si nos deux héros y croisent Sigmund Freud pour une séance d’hypnose), puisqu'il reste avant tout basé sur l’enquête de Sherlock Holmes face à de dangereux terroristes des Balkans (le spectre de la première guerre mondiale n'est pas loin). On notera quelques scènes d’action bien pensées (la course poursuite dans l’opéra) et des notes d’humour à l’anglaise typiques au fil des rencontres avec quelques personnages historiques (Eliot Ness…).
En définitive, malgré un budget télévisuel assez restreint et une réalisation très classique, ce
Sherlock Holmes Et La Diva s’avère être de très bonne facture, notamment grâce à la prestation du duo
Christopher Lee /
Patrick McNee qui auréole l’ensemble d’une belle plus-value ainsi qu'un scénario cousu de fil blanc, teinté d’humour à l’anglaise.
That’s so british ! INCIDENT A VICTORIA FALLSOn prend les mêmes (ou presque) et on recommence !
Dans le cadre du diptyque intitulé
"Sherlock Holmes The Golden Years" produit par la
BBC au début des 90's, le second et dernier téléfilm de cette série,
Incident Aux Chutes Victoria avec
Christopher Lee (
Dracula) en Sherlock Holmes et
Patrick MacNee (
Chapeau Melon Et Bottes De Cuir) en Dr Watson, voit le jour sur le network anglais en mai 1992.
Alors qu'il est sur le point de se retirer dans le Sussex pour se consacrer à l'apiculture, Sherlock Holmes est convoqué par le roi Edouard VII. Le souverain lui confie une dernière mission : rapporter d'Afrique du Sud un diamant à la valeur inestimable…
Tout comme le précédent épisode,
Sherlock Holmes Et La Diva, on se retrouve en compagnie d'un Sherlock Holmes et d'un Dr Watson vieillissants toujours aussi alertes, mais également tributaires du poids des années.
A la différence du précédent volet, Sherlock Holmes, qui aspire maintenant à une retraite bien méritée (il veut se lancer dans l'apiculture...) se retrouve embarqué dans une aventure à l'extrême sud du continent africain.
Cette fois-ci, la
BBC a engagé un peu plus de moyens dans ce téléfilm, si bien que les décors et la réalisation tiennent plutôt bien la route (
Bill Corcoran est derrière la caméra)
Pour ce qui est du scénario, c'est encore
Bob Shayne qui s'y colle, et force est de constater que l'homme exploite à fond les bases qu'il avait d'ores et déjà posées dans
Sherlock Holmes Et La Diva : des héros au crépuscules de leurs vies, une complicité réelle entre Holmes et le Dr Watson (encore une fois
Christopher Lee[b] et [b]Patrick MacNee sont parfaits) ainsi qu'un scénario prenant au travers duquel le célèbre enquêteur et son fidèle acolyte croiseront des illustres personnages historiques comme Theodore Roosevelt (
Claude Akins) ou la chanteuse anglaise Lillie Langtry (
Jenny Seagrove).
Et même si la surprise n'est pas tellement de mise dans cette approche des protagonistes (
Sherlock Holmes Et La Diva avait déjà essuyé quelques plâtres…), il faut bien avouer qu'
Incident Aux Chutes Victoria se place à un niveau bien supérieur.
Ainsi, si le budget alloué au téléfilm est plus conséquent que le premier volet du diptyque, la façon de filmer de
Bill Corcoran est beaucoup plus fluide est inspirée que celle de
Peter Sasdy, notamment grâce à sa grande expérience TV (
21 Jump Street,
McGyver,
Street Justice...).
Et même si le metteur en scène ne sort pas beaucoup des sentiers battus, il sait peaufiner ses prises de vues et apporter pas mal de soin à l'ensemble.
De fait, le réalisateur parvient aisément à insuffler le rythme nécessaire au script de
Bob Shayne et retranscrire les ambiances exotiques africaines du siècle dernier.
En fin de compte,
Incident Aux Chutes Victoria clôture magnifiquement le diptyque
"Sherlock Holmes The Golden Years". La série a su apporter une approche artistique nouvelle et redonner un p'tit lifting aux personnages de Sherlock Holmes et du Dr Watson… alors même que le point central des deux téléfilms étaient de montrer des héros vieillissants !
Sherlock Holmes n'a jamais été aussi jeune qu'à un âge avancé…
Paradoxal ? Vous avez dit paradoxal ?