bikinikill Lucifer
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| Sujet: Les Colts De La Violence (1966) Lun 30 Sep 2013 - 14:25 | |
| Réalisé par : Alberto Cardone Scénario de : Ernesto Gastaldi, Vittorio Salerno, Rolf Olsen Acteurs : Anthony Steffen, Gianni Garko, Erika Blanc, Carlo D’Angelo, Jerry Wilson Année de production : 1966 Date de sortie en DVD/Bluray en France : 3 septembre 2013 (Artus Films) Date de sortie au cinéma en France : - Pays : Italie / Allemagne Saga : - Anecdote(s) : - SynopsisAprès avoir purgé une longue peine de prison pour un crime qu’il n’a pas commis, Johnny rentre chez lui. Il se rend vite compte que son frère, Sartana, est devenu un bandit redoutable, à la tête d’une bande de pillards, dictant sa propre loi dans la région. Il a, de plus, fait sienne la femme que Johnny aimait, et couvre leur mère de bijoux volés. Johnny va barrer le chemin à Sartana et entreprendre sa vengeance fratricide. Avis de BikinikillAu milieu des 60's, on est en plein âge d'or du western spaghetti, si bien qu'il est difficile pour un réalisateur de se démarquer des autres. Pourtant en 1966, Alberto Cardone va jeter un pavé dans la marre en habillant une classique histoire de vengeance fratricide, par une aura quasi mystique et des atmosphères fort pesantes. Ainsi, le réalisateur va s'appuyer sur un scénario d'Ernesto Gastaldi, Vittorio Salerno et Rolf Olsen pour mettre en avant une sordide histoire de vengeance sous un aspect plus fin qu'il n'y paraît de prime abord. Pour ce faire, Alberto Cardone développe des personnages à la psychologie sombre et va s'atteler à nous faire comprendre (ou pas) leurs intentions et leurs quêtes intérieures, au fil de leurs actions. Si le gentil Johnny recherche la justice et la paix intérieure après des années passées en prison, son frère lui, laisse libre court à sa violence au travers de sanglantes exactions, et dévoile un mal-être bel et bien réel… voilà une excellente manière d'apporter au genre, une touche psychologique plutôt bienvenue !
De plus, l'incroyable Gianni Garko va remporter tous les suffrages. En effet, l'homme possède un charisme indéniable et retranscrit à merveille toute la complexité et le mal-être de son personnage avec une rare intensité. C'est bien simple, la prestation de Garko s'apparente fortement au jeu du grand Klaus Kinski, mais avec énormément d'aplomb et de réussite. A la manière de son illustre ainé, Gianni Garko étoffera lui-même son personnage en dépit du scénario, avec notamment le gimmick de la médaille avant de commettre des meurtres. Un choix judicieux, puisque ces scènes-là sont les plus marquantes des Colts De La Violence. L'homme crève tellement l'écran qu'il n'a pas de mal à voler la vedette à Anthony Steffen et à donner pas mal de dramaturgie à l'ensemble du film. Cette dramaturgie sera d'ailleurs élevée à un niveau supérieur lorsque la mère de Sartana et de Johnny prendra partie pour le "pire fils" dans cette guerre fratricide…
Malgré tout, force est de constater que Les Colts De La Violence peine à vraiment décoller à cause d'une réalisation trop plate voire même pataude d'Alberto Cardone, et d'un montage à la hache. C'est assez dommage, car cet aspect technique visiblement bâclé ne permet pas au métrage d'être à la hauteur de sa sulfureuse réputation en cette année 2013. Qui plus est, même si la prestation de Gianni Garko tire le film vers le haut, la direction d'acteurs n'est pas non plus très folichonne (Anthony Steffen est monolithique au possible) et l'aspect manichéen de l'ensemble (le bien contre le mal) simplifie trop le discours des Colts De La Violence. Pourtant le personnage de la mère de Johnny et de Sartana, jouée par Carol Brown se révèle être très important dans l'histoire, mais il se révèle malheureusement sous-exploité pour permettre au film de se targuer de l'étiquette de "western psychologique".
Ceci étant, Les Colts De La Violence s'avère être un métrage à part par rapport à la masse des westerns spaghetti de la même époque, notamment grâce à ses côtés ouvertement gothiques (la maison de la mère, le repaire de Sartana) et ses ambiances lourdes, mais à la différence du bon vin, le temps ne lui permet pas de véritablement lui donner une belle plus-value. En gros, ça a mal vieilli… Cependant, le succès rencontré par le film dans les 60's en Europe grâce au personnage joué par Gianni Garko lancera la franchise des Sartana qui concurrencera de belle manière celles des Django, Ringo, Sabata, Trinita etc. Avec Les Colts De La Violence on tient là un petit bout de l'Histoire du western spaghettoche et il serait dommage de s'en priver ! | |
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