Le village des damnés

En 1995, John Carpenter s'attaque à un remake, celui du long métrage Le Village Des Damnés. Wolf Rilla lui avait donné vie en 1960 au travers d'un film en noir et blanc qui avait été lui même adapté du roman Les Coucous de Midwich de John Wyndham.

Un jour d'automne, une force invisible et mystérieuse endort les habitants du modeste village de Midwich. Quelques semaines plus tard, le docteur Alan Chaffee découvre qu'une dizaine de ses patientes attendent un heureux évènement.

Reprenant un thème cher au cinéma de genre, celui des enfants diaboliques, Le Village Des Damnés ne se perd pas en passages inutiles et lance son action dès les premières minutes. La perte de connaissance de tout le village est un moment fort, qui fait monter la tension. L'oppression et le mystère s'installent. La découverte des grossesses relance encore plus le doute.

Le casting apporte énormément au film. On y retrouve un Christopher Reeve en grande forme, il est accompagné par Kirstie Alley qui s'implique tout autant. On se prend bien vite d'affection pour eux. Les cinéphiles seront ravis de retrouver dans un petit rôle de révérend, Mark Hamill.

L'innocence associée à l'enfance, perd ici toute sa valeur. Nos petites têtes blondes ont tout d'un être diabolique, on est loin des petits anges attendus par les familles. Et c'est sans doute là la force du film. Nombreuses sont les situations qui les mettent en scène. Chacune d'entre elles fait naître la terreur, on sent le peur s'insinuer. Voir des petits monstres de ce genre fait froid dans le dos.

A sa manière, cette adaptation, était faite pour John Carpenter. Il sait mettre en avant le danger et la menace par des plans bien pensés. N'ayant pas vu le film original, il m'est donc difficile de comparer, mais le travail du réalisateur est monstrueux. Il réussit à chaque instant à impliquer le spectateur, le rendant témoin du mal qui se répand dans la ville. Des émotions et sentiments mitigés se combattent tout du long jusqu'à un final convenu mais efficace.

John Carpenter signe avec Le Village Des Damnés, une œuvre terrifiante qu'on n'est pas prêt d'oublier.