bikinikill Lucifer
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| Sujet: Ogroff Mad Mutilator (1983) Mar 18 Déc 2012 - 13:16 | |
| Réalisé par : Norbert Moutier Scénario de : Norbert Moutier Acteurs : Françoise Deniel, Howard Vernon, Pierre Pattin, Alain Petit Année de production : 1983 Date de sortie en DVD/Bluray en France : 4 décembre 2012 (Artus Films) Date de sortie au cinéma en France : - Pays : France Saga : - Synopsis
Pour Ogroff, le bûcheron fou, la guerre n’est pas encore terminée. Trépané et ayant subi une ablation d’un œil pendant la guerre, Ogroff continue la lutte et massacre sauvagement tous ceux qui pénètrent dans sa forêt. Mon avis
A la fin des 70's, le cinéma de genre commence à prendre pas mal d'ampleur en France, si bien qu'on ne compte plus l'arrivée de nombreux fanzines le marché comme Mad Movies, Monster Bis et plein d'autres… Parmi les fans de cinéma bis les plus impliqués du moment, Norbert Moutier décide de passer de l'autre côté de la barrière, en tournant son propre film d'horreur totalement réalisé en DIY (Do It Yourself), et librement inspiré de métrage comme Massacre A La Tronçonneuse, Vendredi 13 ou La Nuit Des Morts-Vivants : Ogroff Mad Mutilator. Pour ce faire, le réalisateur en herbe va faire appel à ses potes (notamment Jean-Pierre Putters de Mad Movies ou Christophe Lemaire de Starfix) pour mettre sur pied ce projet… fou !
Pour Ogroff, le bûcheron fou, la guerre n’est pas encore terminée. Trépané et ayant subi une ablation d’un œil pendant la guerre, Ogroff continue la lutte et massacre sauvagement tous ceux qui pénètrent dans sa forêt.
Disons-le tout net : ça pique les yeux !
Entre un tournage chaotique en Super 8, un montage fait à la hache et une direction d’acteurs inexistante, on ne peut pas dire que Ogroff Mad Mutilator contrebalance la faiblesse de son scénario par un formatage visuel impeccable. Non, bien au contraire. Ce n’est d’ailleurs par le but de Norbert Moutier. L’homme a décidé de mettre sur pied son propre film avec les moyens du bord et sans jamais chercher à inscrire son "œuvre" dans la mouvance cinématographique de l'époque. Ainsi, Norbert Moutier revendique pleinement son côté Z et ne va pas se priver de partir dans une surenchère de grand d'importe quoi, afin d'étayer son propos. Et mine de rien, si Ogroff Mad Mutilator n'est pas inoubliable en soi, il se place sans conteste comme l'un des tous premiers films de genre (si ce n'est le premier…) fait à la maison pour une distribution à grande échelle. C'est une petite pièce d'Histoire, en quelque sorte…
Evidemment, Ogroff Mad Mutilator n'est pas un film à voir confortablement assis dans son canapé, pour en rechercher une once de psychologie. Non, c'est une œuvre atypique, loin des clichés du genre de l'époque, qui s'affranchit de toute barrière (même celle du bon goût). C'est pour ça, qu'avec un peu de second degré, quelques bières, des potes et de la pizza Ogroff Mad Mutilator passera comme une lettre à la poste, sans aucune prise de tête. Tout comme le nanar Devil's Story, Il Etait Une Fois Le Diable qui repose sur un scénario incompréhensible, cette bobine de Norbert Moutier part dans tous les sens et dévoile l'excellente ambiance qui règne au sein de l'équipe du film. On sent que tout le monde s'amuse et prend plaisir à cabotiner dans tous les sens, notamment dans les scènes gore. Quant à Howard Vernon, le seul professionnel du film, il se permettra même de clôturer le métrage avec une scène tellement délirante qu'elle en est devenue culte…
En fin de compte, malgré toutes ses (trèèèèèèèès) nombreuses tares autant techniques que scénaristiques, Ogroff Mad Mutilator reste cependant un film très sympathique, car il synthétise à lui seul tout l’engouement de l’époque pour les films de genre au travers du Z. Sans aucun soutien financier autre que l'envie de s'amuser, toute l'équipe du film a cependant réussi à sortir une pellicule faite par des fans pour les fans. Bordélique certes, mais tellement bonnard ! Et c'est d'ailleurs cet esprit-là, qui représente tout un pan du cinéma indépendant français des 80’s avec une fraîcheur (naïveté ?) qui sent bon la sincérité… jusqu’au fond des tripes ! | |
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