J'ai deux histoires de flippes, mais rien de "fantastique" dans le sens où je n'ai jamais croisé de fantômes ou de trucs bizarres.
La première, quand j'étais gosse (allez, je devais avoir 8 ou 9 ans) j'allais souvent jouer chez mes voisins, avec d'autres gosses. Dans la cave, ils avaient comme une fosse qu'on retrouve dans un garage pour passer sous une voiture et la réparer plus facilement. Ils avaient mis des planches au-dessus, histoires que les gosses n'aillent pas se casser la gueule dedans et sans doute pour se garer plus facilement. Du coup pour y accéder, il fallait passer par une petite trappe et descendre une petite échelle rouillée. Vous savez comment on est quand on est gosses, on se balance des défis. Ils m'ont lancé celui de descendre dans la fosse. Et comme un con, j'ai accepté. J'ouvre la trappe, je descends, j'étais donc sous les planches et pour un gosse il y avait de la place, c'était assez profond, à hauteur d'homme. Et comme personne n'y descendait jamais, et bien c'était blindé d'araignées. Mais blindé. Et je déteste les araignées. Forcément, je vois ça, je veux remonter, logique. Je vous le donne en mille: ils ont refermé la trappe, ont fermé la lumière et se sont tirés en riant. J'ai rarement eu aussi peur de ma vie (si ce n'est peut-être l'histoire suivante) et ils ont fini par revenir après quelques minutes. Dans le genre sale blague, ça se pose là.
La deuxième est pas mal non plus. Quand j'étais gosse, j'étais dans une toute petite école de village. Pour vous dire comme c'était une petite école, on était en tout et pour tout 30, toutes classes et années confondues. Notre cour de récrée avait au fond un grand mur, dans les trois mètres on va dire (une montagne quand t'es gosse). De l'autre coté, c'était le jardin du voisin, qui s’appelait Roland. Roland était un mec un peu particulier, qui se baladait toujours avec des lunettes de soleil, même en hiver, et était connu pour être un violent, je le savais fort bien puisque la police était venu chez lui et avait appelé mon père, qui était le médecin du village, pour qu'il lui fasse une piqure. Le fameux Roland l'a attaqué et lui a déchiré sa chemise. Bref, c'est pas un rigolo et tout le monde était persuadé qu'il finirait par tuer quelqu'un un jour ou l'autre. Il n'aimait pas beaucoup les gosses non plus puisqu'un jour, à la récréation, il nous a balancé dessus des oeufs pourris ! Et quand on jouait au foot, je peux vous garantir que si la balle allait chez lui il se gardait bien de la renvoyer. Et les ballons, c'était nous qui les amenions, c'était pas des trucs de l'école, donc si on perdait un ballon, c'était le nôtre. On a donc bien vite commencé à escalader le mur de trois mètres (on s'est déjà cassé la gueule à plusieurs reprises d'ailleurs) en se disant que de toute façon à ces heures-là le Roland serait au travail. Et vient la fois où c'est à moi d'aller chercher ce foutu ballon. J'étais jamais allé chez Roland, j'escalade donc le mur et je débarque chez lui. C'était une forêt tropicale, le mec ne devait jamais tondre la pelouse, les herbes m'arrivaient au ventre. Bien entendu, dans ces conditions, retrouver le ballon prend plus de temps, et je stresse forcément. Dans ma recherche, je tourne le dos à la maison. Je fouille, je fouille et je finis par trouver la balle. Puis j'entends derrière moi un "HEY !!!". Je me retourne: voilà Roland, ses lunettes de soleil vissées sur la tronche, en train de courir après moi avec une carabine en main !!! Je crois que j'ai jamais été aussi rapide de ma vie pour partir d'un endroit, j'ai couru de toute mes forces pour rejoindre le mur. Je me suis pas retourné, mais je peux vous dire au son de l'herbe qu'il était juste derrière moi. J'ai atteint le mur et j'ai sauté direct les trois mètres, sans réfléchir. Je ne sais même pas s'il a essayé de m'attraper ou juste me faire fuir vu que j'ai pas regardé ("cool guy don't look at explosions" style, bien entendu). Quand j'y repense je me dis que j'ai ptet échappé à des trucs pas très cools, on ne sait jamais avec ce genre de mecs... Quelques années plus tard, comme j'étais plus âgé, mon père a raconté la raison pour laquelle Roland était un peu dingue sur les bords. En fait, dans sa jeunesse, il a été traumatisé par une image. Alors qu'il rentrait chez lui, il a trouvé sa mère allongée sur la table de la cuisine en train de coucher avec le curé du village. Il aurait cassé la tronche du prêtre et c'est d'ailleurs pour cette histoire que les flics étaient venus et avaient appelé mon père. Sacrée histoire...