Qu'est-il arrivé à Eli Roth entre le premier et le second Hostel ? A-t-il été touché par la grâce ? Quelqu'un l'a aidé (on peut le croire tant la scène avec les enfants dans la forêt, lente et pesante, fait penser à du Tarantino) ? Il a revu son premier Hostel et s'est décidé à en faire un bon ? Ce second volet est une suite incomparable par rapport au premier. Mieux : ce n'est pas une suite, c'est le premier Hostel (le réel premier pouvant largement être oublié).
Le premier opus est donc résumé en cinq minutes largement suffisantes pour en tirer l'essentiel, images de rappel en prime (et c'est dommage d'avoir dépensé 4 millions 5 quand on pouvait le faire dans le second pour pas cher...).
Suite à quoi une transition fait disparaître Paxton dans deux scènes, une cauchemardesque et l'autre amusante, qui ont le mérite de nous mettre l'eau à la bouche pour la suite : là, on ne va pas attendre des plombes pour avoir du gore ou de l'action !
Le second film commence. Non, le premier. Si, le premier puisque c'est
exactement la même chose que le premier (sauf que ce sont des filles aux lieux des mecs) : blabla, faire la fête, voyage, arrivé dans l'Hostel... Tout est
exactement pareil... En mieux !
A tel point qu'on pourrait reprendre les défauts pour en faire des qualités : les comédiennes sont plus impliquées, expressives et d'expérience, ce qui permet d'y croire beaucoup plus et d'avoir beaucoup plus mal pour elle ! Les effets sont beaucoup plus gores et nombreux que dans le premier (excellente idée du marchandage pour la fille pas finie qui permet de voir plusieurs salles...). Plus d'ambiance, plus d'idée, plus d'histoire.
Car si dans le premier film, on attendait plus de la moitié du temps pour avoir de la caricature de psychologie de bazar, ici, on tomberait presque dans un cours de sociologie !
N'importe qui peut-il tuer de sang froid ? Peut-on être sûr de ce dont est capable ? Ce dont on se croit capable ? Les tueurs peuvent-ils être fous (jolie brochette lors des enchères !!) ? Que sommes-nous capables de faire pour s'en sortir quand on se croit perdu ? Les gens sont-ils ce qu'ils semblent être ? ...
Le tout enrobé dans un film totalement réussi esthétiquement - des scène de fête à l'usine en passant par la piscine brumeuse - et beaucoup plus nuancé dans les protagonistes avec de la nudité souvent plus suggérée (sauf pour la première mort, oui) que montrée, contrairement au premier opus.
Bref, une réussite plus mature, qui sait où elle veut nous mener en comparaison du 1 qu'il vaut mieux voir si on doit n'en choisir qu'un des deux !