Après nous avoir régalé en 2008 de son excellente et hilarante comédie horrifique Black Sheep, sous influence Braindead, on est un peu surpris de retrouver ici Jonathan King chassant sur les terres de Narnia, Therabithia et Harry Potter dans un cinéma clairement plus grand public et à destination d'un (très) jeune public.
Tiré d'un classique de la littérature fantastique pour pré-ado néo-zélandais, dont fut déjà tiré une mini série à succès au début des années 80, Le Secret des sept volcans (Under the mountain en VO) nous conte l'histoire de Rachel et Theo Matheson, deux jeunes et jolis rouquins jumeaux qui passent des vacances à Auckland chez leur oncle, après la mort tragique de leur mère.
Ils y font la rencontre de Mr Jones, un homme étrange - maitre du feu - qui leur révèle un terrifiant secret :Des créatures maléfiques, Les Wilberforce, s'apprêtent à s'allier avec de gigantesques monstres souterrains, Les Gargantuas afin d'utiliser les volcans pour détruire la terre et d'y faire régner le chaos. Seule la synergie et la foi des deux jumeaux télépathes pourrait vaincre cette terrible malédiction...
On comprend rapidement ici que l'on se retrouve dans un schéma ultra classique de lutte des forces du bien contre celles du mal et le scénario, principale faiblesse du film est sur ce point d'une banalité et d'une linéarité un peu trop lisse... Ce qui devrait rapidement exclure les publics adultes de ce pourtant aimable divertissement.
Ce qui est bien dommage car le film n'est pas sans intérêts, dans sa description moins caricaturale et cucul de l'adolescence qu'à l'ordinaire, mais surtout dans son refus d'occulter une certaine noirceur du récit.
Dans plus d'une scène on frôle même le film d'horreur pour enfants avec ces Wilberforces - étranges croisement entre zombies et créatures tentaculaires Lovecraftiennes. (King sous influence Fantômes contre fantômes, cette fois ?) -
Certaines scènes renouent même avec un gout pour la slime et le trash assez réjouissant... Notamment ces espèces de grottes souterraines avec leurs dédales ressemblant réellement à des intestins dont chaque entrée semble bien être un sphincter de ce corps d'un volcan semblant plus organique que minéral.
Ces Gargantuas spectaculaires que l'on regrette de ne pas voir davantage s'animer tant les effets spéciaux de WETA (Le Seigneur des anneaux) sont séduisants.
Bref, si le film évite soigneusement la propagande crypto catho de Narnia, la niaiserie de la plupart des Harry Potter (excepté celui - génial - de Cuaron) et s'il s'adresse probablement à un public plus agé que celui de Therabithia, cette énième tentative d'Heroic Fantasy pré-ado ne brille ni par son originalité, ni par son rythme, ni hélas, par son humour, pourtant si décapant dans Black Sheep et qui aurait pu apporter ce petit plus au film pour le tirer davantage vers le style d'un petit cult classic des 80's, façon The Goonies, qu'il évoque un peu sous certains aspects.
Le secret des 7 volcans reste cependant un film de série B tout à fait aimable, franchement sympathique et un agréable divertissement qui devrait enchanter les moins de 12 ans, mais qui ennuiera sans doute un chouillat leurs parents.