SynopsisAprès avoir été exposé à de fortes radiations, un scientifique mute et se transforme en un horrible homme-lézard sanguinaire à chaque fois qu'il est exposé aux rayons du soleil…
Mon avis Dans les 50's, l'acteur Robert Clarke se fait de plus en plus remarquer en tant que jeune premier au travers de séries B de SF dans lesquelles il tourne à tour de bras (
Man From Planet X,
The Incredible Petrified World,
The Astounding She-Monster etc.). Il n'en fallait pas moins pour que l'homme se décide à passer derrière la caméra pour y tourner son tout premier film,
Hideous Sun Demon pour lequel il sera acteur, scénariste, réalisateur et même producteur !
Bon, disons-le tout net : on a ici affaire à un film fauché et tourné avec les moyens du bord. Ainsi, en plus de sa multiple casquette, Robert Clarke n'a réuni péniblement que 50000 $ (dont 500 $ pour le costume du monstre) et a dû faire appel à sa famille et ses amis pour réaliser
Hideous Sun Demon en seulement douze semaines (à raison de deux jours par semaine) avec du matériel de location. On ne peut pas dire que le metteur en scène avait toutes les cartes en main pour réaliser une œuvre forte…
De plus, il faut bien avouer que le côté DIY
(comprenez Do It Yourself) et le faible capital alloué au projet, vont vite se faire ressentir dès le début du métrage, avec des dialogues simplistes et un jeu d'acteurs très moyen (mis à part pour celui de Robert Clarke qui porte le film sur ses épaules).
Ajoutez à cela un homme-lézard au design très rudimentaire et visiblement pompé sur le monstre de
L'Etrange Créature Du Lac Noir, et vous obtenez une bobine de série B au ras des pâquerettes et peu engageante de prime abord…
…de prime abord, car mine de rien et malgré toutes ces approximations narratives,
Hideous Sun Demon va faire preuve de beaucoup d'aplomb dans les idées qu'il dégage, notamment dans l'aspect psychologique du Dr McKenna.
En effet, l'homme est conscient de sa transmutation en homme-lézard et des violences qu'il commet autour de lui. Le docteur vit très mal cet état de pulsions meurtrières et est constamment dans la terreur d'une nouvelle transformation en un monstre qu'il ne contrôle pas. On pourrait d'ailleurs rapprocher sa psyché de celle du Dr Banner (
L'Incroyable Hulk) qui cherche à lutter contre son alter ego incontrôlable.
De même, la traque impitoyable de la créature par la police rajoute encore plus de dramaturgie à l'ensemble, dans la mesure où on sait que le Dr McKenna n'aura aucun répit. La course à la mort est lancée, et nul doute que l'issue ne sera pas joyeuse…
De plus, Robert Clarke va nous réserver un final digne de ce nom, en mettant en boîte une ultime scène, toute en hauteur sur une structure métallique. Le réalisateur va magnifiquement jouer avec les champs et les contre-champs et se servir à merveille de l'architecture du lieu pour clôturer son film de main de maître.
En définitive,
Hideous Sun Demon (d)étonne par sa vivacité, grâce à son côté délibérément tourné vers l'action et le second degré. On sent que Robert Clarke et son équipe ont pris beaucoup de plaisir à mettre en boîte ce long métrage et ce, malgré un (très) faible budget. Pétrie de bonnes intentions,
Hideous Sun Demon est une pellicule qui se regarde avec plaisir, si bien qu'il est difficile de ne pas succomber à son charme désuet mais ô combien réel !
Pour la petite anecdote, une version détournée de
Hideous Sun Demon, intitulé
What's Up Hideous Sun Demon ? a été mise sur pied en 1983 (en accord avec Robert Clarke) dans laquelle on peut y retrouver les voix de Jay Leno et de Cam Clarke (le fils de Robert). Dans cette parodie, il est question d'une crème solaire qui marche à l'envers…
PS : On peut retrouver le film dans le coffret prestige "Les Monstres Viennent De L'Espace" chez Artus Films avec
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