Réalisé par Herbert S. Greene
SynopsisUn objet sphérique d'origine extra-terrestre vient d'atterrir dans une petite bourgade des Etats-Unis, tout près d'une base de l'armée. Le colonel Matthews et le scientifique Dr. Karl Sorenson sont chargés de mener l'enquête sur cette mystérieuse forme sphérique malgré des divergences notoires sur le mode opératoire à employer. Les enquêteurs installent leur quartier général dans un hôtel tenu par Kathy Grant et son fils Ken, quand une étrange silhouette fantomatique fait son apparition...
Mon avisC'est un fait : les 50's représentent l'âge d'or de la SF aux Etats-Unis, si bien que le filon est exploité à fond et que tout le monde veut se lancer dans ce nouvel eldorado cinématographique. Ce sera le cas de l'inconnu Herbert S. Greene qui mettra sur pied
The Cosmic Man sous la houlette de la toute jeune société de prod', Futura Productions Inc.
Voici donc le pitch : un objet sphérique d'origine extra-terrestre vient d'atterrir dans une petite bourgade des Etats-Unis, tout près d'une base de l'armée. Le colonel Matthews et le scientifique Dr. Karl Sorenson sont chargés de mener l'enquête sur cette mystérieuse forme sphérique malgré des divergences notoires sur le mode opératoire à employer. Les enquêteurs installent leur quartier général dans un hôtel tenu par Kathy Grant et son fils Ken, quand une étrange silhouette fantomatique fait son apparition...
Pour faire bonne mesure, le metteur en scène va faire appel à deux briscards du cinéma en perte de vitesse, mais toujours
"bankable" pour le spectateur : le talentueux John Carradine qui court de plus en plus les cachets sur le territoire de la SF (il sort à peine des calamiteux
The Incredible Petrified World et
The Story Of The Abominable Snwoman) ainsi que Bruce Bennett (a.k.a Herman Brix) qui a su tenir la dragée haute à Johnny Weissmuller en jouant le rôle de Tarzan dans les 30's.
Bref, malgré un budget assez serré, la production a su mettre les petits plats dans les grands, pour se donner les moyens de faire de
The Cosmic Man un des films de SF les plus marquants de la fin des 50's…
Hélas, triple hélas, ce ne sera pas le cas.
Ce ne sera pas le cas, car Herbert S. Greene n'a été jusqu'ici qu'un simple assistant réalisateur ou chef op' de deuxième équipe. Son inexpérience va vite se faire ressentir dans les premières minutes de
The Cosmic Man où on sent de légers flottements dans la direction des acteurs et les prises de vue un peu mollassonnes.
Qui plus est, le scénario d'Arthur C. Pierce laisse lui aussi à désirer dans sa construction, et ne va pas permettre au réalisateur de se tirer d'affaire.
C'est assez dommage, car malgré quelques atouts engageants, le film va s'avérer somme toute, assez plat et se trouver loin du résultat escompté…
Ceci étant,
The Cosmic Man va cependant dégager de très bonnes idées et des effets spéciaux assez remarquables pour l'époque. Ainsi, l'homme cosmique est relativement bien fait (sa forme fantomatique noire fait son petit effet), de même que cette étrange sphère en lévitation que rien ne semble pouvoir faire bouger.
Mais au-delà de ces aspect purement formels et esthétiques,
The Cosmic Man va aussi mettre en avant des prises de positions anti-militaristes audacieuses mais assumées (le Dr Karl Sorenson s'en veut d'avoir participé au projet de la bombe atomique d'Hiroshima et se pose en homme de paix envers et contre tous) et ce, malgré le classique spectre de la guerre froide en trame de fond.
De même, le fait de mettre en avant un homme cosmique pacifique et sage, face à la barbarie humaine (notamment celle de l'armée) reste un plus indéniable… même si on pense tout de suite au
Jour Où La Terre S'Arrêta (1951) de Robert Wise, avec son extra-terrestre porteur d'un message de paix.
Mais malgré toutes ces bonnes intentions et un état d'esprit ouvertement progressiste, la sauce aura du mal à prendre à cause d'un récit qui s'étire trop en longueur, des prestations assez moyennes (Angela Greene en tête) et un scénario cousu avec des fils aussi gros que des vérins de levage !
Bref,
The Cosmic Man n'arrive pas à se placer dans le sillon du
Jour Où La Terre S'Arrêta ni à développer sa réelle identité. De ce fait, le spectateur ne sait pas trop que quel pied danser et a du mal à rentrer totalement dans cette histoire qui aurait pu (dû ?) être bien meilleure…
Au final, malgré ses quelques idées intéressantes, il manque à
The Cosmic Man cette petite étincelle, ce petit truc en plus, pour en faire un film de SF à la sauce 50's digne de ce nom.
En effet, les trop nombreuses longueurs qui émaillent le métrage, ainsi que les situations trop convenues gênent la dynamique de l'ensemble et font de
The Cosmic Man un petit film certes sympathique, mais vraiment bancal…
PS : On peut retrouver le film dans le coffret prestige "Les Monstres Viennent De L'Espace" chez Artus Films avec
Not Of This Earth,
Hideous Sun Demon et
Kronos.