Hell

Le monde est plus que jamais en danger, et le cinéma de genre n’a de cesse de nous le rappeler. De nombreux films aux allures post apocalypse ont vu le jour ces derniers temps. Certains comme La Route ou Stake Land se sont imposés avec talent. Cette fois, dans Hell de Tim Fehlbaum, c’est la nature qui est à l’origine du monde en péril.
Depuis des années, la surface du globe est brûlée par les rayons du soleil, les terres sont asséchées, et la nourriture se fait rare. Deux types de survivants s'opposent : les proies et les prédateurs. Marie, Phillip et Léonie font route vers les montagnes dans l'espoir d'y trouver de l'eau. Mais ils ne sont pas les seuls dans ce cas. Dans un monde dangereux et sans espoir, le trio va devoir s'engager dans un long combat pour survivre...

Hell a remporté le Prix de la meilleure photographie au Festival International du Film de Catalogne de Sitges 2011 et l’on comprend bien vite pourquoi. Le soleil créé un univers visuel jaunâtre et poussiéreux, totalement appauvri en verdure. Un énorme travail a été abattu à ce sujet afin de plonger de suite le spectateur dans un environnement unique et déstabilisant. La mise en scène est telle que l’on est presque amené à souffrir des yeux en même temps que notre groupe de survivants.

Au milieu d’une apocalypse d’origine naturelle, le pire danger pour les survivants ne vient pas de l’environnement, encore une fois l’humanité est son propre bourreau. Hell se découpe en deux parties assez distinctes. Dans un premier temps, on est face à un groupe de trois survivants qui se bat contre la nature pour survivre. La recherche d’essence, de nourritures et d’eau est leur activité principale. Ils se déplacent avec une voiture dont les vitres sont obstruées afin de ne pas laisser le soleil les atteindre. Ici nous sommes dans un climat étouffant et tendu, où la nature semble sans pitié. La seconde partie nous entraîne dans un survival humain. Cette fois les protagonistes font la rencontre de tout un groupe familial de survivant aux mœurs plus ou moins douteuses. Se nourrir et perpétuer la race humaine sont leurs centres intérêts. Il devient crucial de ne pas croiser leur route. La peur et l’angoisse prennent le dessus. Notre héroïne prend une autre dimension et fait preuve d’un courage impressionnant. Elle nous entraîne dans des actions palpitantes. La photographie de cette seconde partie a laissé place à un aspect poisseux comme nous avons l’habitude de voir dans Massacre A La Tronçonneuse. On remarquera d'ailleurs une scène de repas qui nous est assez familière. Un beau mélange de genre pour une ambiance post apocalypse au rendu efficace.
La réalisateur fait se croiser ces deux segments dans un final plein d’espoir et particulièrement réussi.

Hell est sans conteste l’un des survival à l’ambiance post apocalyptique le plus réussi de ces dernières années, angoissant et haletant à souhait.