Depuis des temps immémoriaux, l'Homme a toujours été fasciné par la Lune. Véritable "terre céleste", la Lune a souvent été le théâtre de récits littéraires fantastique (Jules Vernes, H.G. Wells…) et même suscité la convoitise de nombreuses nations jusqu'à ce jour de juillet 1969, où les Etats-Unis réussissent le pari fou d'envoyer des hommes sur la Lune. La fin d'un rêve ? Le début d'une conquête ? Nul ne peut le dire vraiment…
Sur le plan du cinéma, c'est Georges Méliès qui donna le coup d'envoi de l'aventure lunaire dès 1902 avec Voyage Sur La Lune, un film qui suscitera de nombreuses vocations et qui fera rêver petits et grands. Un petit pas pour le réalisateur, un grand pas pour le cinéma fantastique…
Pour le coup, après la sortie des coffrets "Destination Mars" et "Les Monstres Viennent De L'Espace", on ne peut que saluer l'initiative d'Artus Films d'éditer un nouveau coffret prestige digipack intitulé "Voyages Vers La Lune", le 4 septembre 2012 (au lendemain de la mort de Neil Armstrong).
Au menu, quatre films de SF américains : De La Terre A La Lune de Byron Haskin (1958), Project Moon Base de Richard Talmadge (1953), Mutiny Outer Space d'Hugo Grimaldi (1965) et Missile To The Moon de Richard E. Cunha (1958) ainsi qu'un livret douze pages signé par Pr. Brave Ghoul et quatre cartes postales collectors, le tout pour la modique somme de 22,90 €.
Fiche technique2 DVD 9 - PAL - Zone 2
Format : 1.33 original - 16/9
Durée : 310 minutes
Langues : français, anglais
Sous-titres : français
Couleur / Noir et blanc
Les suppléments du DVDDiaporama de photos
Bandes-annonces
DE LA TERRE A LA LUNERéalisé par : Byron Haskin
Scénario de : Robert Blees, James Leicester
Acteurs : Joseph Cotten, Patric Knowles, George Sanders, Debra Paget, Don Dubbins
Année de production : 1958
Date de sortie en DVD/Bluray en France : 4 septembre 2012 (Artus Films)
Date de sortie au cinéma en France :
Pays : Etats-Unis
Saga : -
SynopsisC'est depuis peu la fin de la guerre civile américaine. L'homme d'affaires et inventeur Victor Barbicane vient de faire une découverte qui va relancer les commandes d'armement dans le monde entier. Il appelle cette découverte la "Puissance X". Cette nouvelle source d'énergie inépuisable, mise entre de mauvaises mains, pourrait détruire le monde. Utilisée dans un projectile, elle permettrait à celui-ci d'atteindre n'importe quel point du globe. Bien entendu, il n'est pas question d'essayer cette nouvelle force sur Terre... pourquoi pas la Lune ?
1958. L'âge d'or de la SF américaine bat son plein et on ne compte plus les films sur la conquête spatiale et la découverte de nouvelles formes de vies extra-terrestres.
A cette époque la
RKO Pictures et sur le déclin et s'apprête à lâcher un dernier râle en forme de barouf d'honneur en faisant appel au réalisateur
Byron Haskin, qui s'était fait une belle réputation derrière la caméra cinq ans plus tôt, avec le mythique
La Guerre Des Mondes.
Encore une fois, le metteur en scène va mettre en avant une toile de fond spatiale en reprenant à son compte l'œuvre littéraire de
Jules Vernes :
De La Terre A La Lune.
En 1870, la guerre civile américaine vient à peine de se terminer. L'homme d'affaires et inventeur Victor Barbicane vient de faire une découverte qui va relancer les commandes d'armement dans le monde entier, il appelle cette découverte la "Puissance X". C'est une nouvelle source d'énergie inépuisable qui, mise entre de mauvaises mains, pourrait détruire le monde. Utilisée dans un projectile, elle permettrait à celui-ci d'atteindre n'importe quel point du globe. Bien entendu, il n'est pas question d'essayer cette nouvelle force sur Terre... pourquoi pas la Lune ?
Dans les 50's, le succès de
20.000 Lieues Sous Les Mers en 1954 (avec
Kirk Douglas et
Peter Lorre) a donné des ailes à certains réalisateurs pour s'aventurer dans des l'univers aventureux, scientifique et onirique de
Jules Vernes pour donner un second souffle à un genre SF qui s'essouffle de plus en plus. Et ça,
Byron Haskin l'a bien compris puisqu'il va s'attacher à retranscrire le plus fidèlement possible le bouquin
De La Terre A La Lune, à quelques exceptions près. Ainsi, pour des raisons qui nous échappent encore, le personnage du français Michel Ardan du roman sera remplacé dans le film par un autre protagoniste du nom de… Jules Vernes !
Bref, le long métrage va retranscrire parfaitement le combat de coqs entre le dandy cynique Victor Barbicane (
Joseph Cotten) et le sulfureux Nicholl (
George Sanders) derrière des accents de course à l'armement via le
Gun Club de Barbicane.
Une parabole anti-nucléaire à peine déguisée…Rapidement, les deux hommes se verront contraints d'embarquer dans une fusée en direction de la Lune et d'unir leurs forces pour mener à bien le voyage. Malgré des baisses de régime flagrantes dans la dynamique du film et des moyens financiers restreints, le metteur en scène gardera le cap dans sa vision artistique de l'œuvre de
Jules Vernes.
Ceci étant, même avec toutes ces bonnes intentions, le film de
Byron Haskin se verra amputé de pas mal de scènes par la
RKO pour de basses raisons budgétaires. Exit tous les plans sensés se dérouler sur la Lune… exit donc le côté spectaculaire du film (l'alunissage par exemple). C'est bien dommage car on a parfois une impression d'inachevé…
Cependant, le soin particulier apporté aux costumes et aux décors rococo donnent au film une délicieuse ambiance
steampunk assez sympathique et ce, malgré pas mal de longueurs (la romance entre Virginia et Ben) et des anachronismes prégnants. Mais rien de rédhibitoire non plus : le jeu du trio d'acteurs
George Sanders,
Joseph Cotten et
Debra Paget est parfait, et permet à
De La Terre A La Lune d'évoluer dans une ambiance certes surannée, mais délicieusement accrocheuse et bien maîtrisée.
En fin de compte,
De La Terre A La Lune s'avère être un excellent divertissement parfaitement mis en boîte par un
Byron Haskin visiblement en forme. Et même si le roman de
Jules Vernes n'est pas toujours adapté de manière très fidèle, force est de constater que le film est pétri de bonnes intentions et qu'il s'accorde plutôt bien avec l'univers du romancier français, sans jamais le dénaturer.
A voir !
PROJECT MOONBASERéalisé par : Richard Talmadge
Scénario de : Robert A. Heinlein, Jack Seaman
Acteurs : Ross Ford, Donna Martell, Hayden Rorke, Larry Johns, Herb Jacobs
Année de production : 1953
Date de sortie en DVD/Bluray en France : 4 septembre 2012 (Artus Films)
Date de sortie au cinéma en France :
Pays : Etats-Unis
Saga : -
Synopsis1970. Les Etats-Unis ont décidé de construire une base sur la Lune afin de s'y établir. Une mission spatiale doit survoler le satellite afin d'y trouver des sites favorables à un futur alunissage. Mais l'équipage embarque un imposteur, le Dr. Wernher, un agent russe dont la mission secrète est de détruire la fusée en l’envoyant s’écraser sur la surface de la Lune...
Mon avisProjet Moonbase a été mis en scène par Richard Talmadge, un ancien acteur muet du début du siècle (il a joué dans le Wildcat Jordan de 1922), qui a aussi été doublure de Douglas Fairbanks. Récemment devenu réalisateur (il a tourné Jeep Herders en 1945, Detour To Danger en 1946 et Border Outlaws en 1950), l'homme s'est engouffré dans la brèche du film de SF d'anticipation afin d'essayer de tirer son épingle du jeu.
Pour ce faire, Richard Talmadge va faire appel au romancier à succès Robert A. Heinlein à qui l'on doit tout une ribambelle de romans de science-fiction comme "Sixième Colonne", "Rocket Ship Galileo", "La Patrouille de l'espace", "D'Une Planète A L'Autre", "La Planète Rouge" ou bien "Marionnettes Humaines"…
Voici le pitch : les Etats-Unis décident d’implanter des colonies dans la Lune. Une équipe militaire commandée par la charmante Colonel Briteis (Donna Martell) est envoyée en orbite autour de l’astre lunaire pour repérer des terrains d’atterrissage. Mais l’un des membres, le Docteur Wernher (Larry Johns) se révèle être un espion russe ayant pour but faire échouer la mission coûte que coûte…
Comme tous les métrages de genre de l'époque Projet Moonbase va bénéficier d'un budget famélique et force est de constater que l'équipe du film va rivaliser d'ingéniosité pour faire de ce problème majeur un atout, en imaginant un univers particulièrement singulier.
De ce fait, en plus d'un choix de costumes tape-à-l'œil et d'effets spéciaux artisanaux, le récit va opter pour un parti pris assez sérieux (on sent bien l'influence scientifique de Robert A. Heinlein) tout en se basant dans l'air du temps.
Ainsi, le film va reprendre à son compte la soudaine ascension de la femme dans la société américaine (le président américain et d'ailleurs une femme) et les tensions avec l'URSS.
Au travers de cette toile de fond contre le bloc de l'est, Richard Talmadge va développer plusieurs facettes au travers de Projet Moonbase et ce, afin de ratisser un plus large public. Ainsi, on trouvera pêle-mêle, un imbroglio romantico-amoureux entre le Colonel Briteis et le Major Bill Moore, du suspense avec le double jeu du Docteur Wernher, le tout sur une vague d'anticipation qui se veut très scientifique.
Evidemment, si en 2012, on ne peut pas être surpris par les intrigues du film ni par les prestations des acteurs un peu trop rigides, en 1953 le contexte est totalement différent.
En effet, le public découvre à peine la SF sur grand écran (les premiers films sur la conquête spatiale date de 1950 avec 24 heures Chez Les Martiens (Rocketship X-M) et Destination Moon) et trouve dans cette pellicule tous les ingrédients à succès de cette époque (la condition féminine qui va en s'améliorant, le romantisme, la Guerre Froide, l'aventure…).
Bref, Richard Talmadge réussit un joli coup en mélangeant le tout, et cette sauce façon patchwork va bien prendre, effaçant par là-même tous les gros défauts de la bobine Projet Moonbase (autant sur le fond que sur la forme).
Et des défauts, il y en a pléthore ! Que ce soit dans la direction d'acteurs monolithique, dans les prises de vues maladroites, dans la gestion de la lumière ou dans l'histoire elle-même (le mariage dans l'espace vaut son pesant d'or…), rien ne nous est épargné. Mais c'est aussi ça qui fait tout le charme de Projet Moonbase et de tout un pan du cinéma d'anticipation qui essuyait alors les plâtres…
En fin de compte, malgré un scénario mince comme du papier de cigarette et des ficelles grosses comme des vérins de levage, Projet Moonbase se laisse regarder avec un petit plaisir coupable, tant ce film kitch qui accumule tous les poncifs du genre, est en phase avec la vague d'anticipation du début des 50's et cet esprit anticommuniste primaire propre à la Guerre Froide. Un petit bout d'histoire dans l'histoire, quoi…
MUTINY IN OUTER SPACERéalisé par : Hugo Grimaldi
Scénario de : Hugo Grimaldi, Arthur C. Pierce
Acteurs : William Leslie, Dolores Faith, Pamela Curran, Richard Garland, Harold Lloyd Jr.
Année de production : 1965
Date de sortie en DVD/Bluray en France : 4 septembre 2012 (Artus Films)
Date de sortie au cinéma en France : -
Pays : Etats-Unis
Saga : -
SynopsisDes astronautes, commandés par le major Gordon Towers, rentrent d'une mission dans les cratères lunaires. Ils ramènent dans leur station orbitale SS-X-7 des échantillons de roches dans lesquelles se trouve une espèce inconnue de champignon, emprisonnée dans la glace. Réchauffé par la température de la station, le fongus se met alors à envahir le SS-X-7, dévorant toutes les cellules vivantes sur son passage. Il apparaît alors que cette étrange champignon n'a qu'un seul but : prendre le contrôle de la station orbitale pour atteindre la Terre...
Mon avisAu début des 60's, la SF d'anticipation ricaine perd un peu de sa superbe, et on ne compte plus les films de genre qui se sont engouffrés dans ce sillon en pleine perte de vitesse. Parmi ces métrages : Mutiny Outer Space.
Si le long n'a pas tellement fait parler de lui au box office de 1965, il a par contre fait couler beaucoup d'encre pour tout ce qui concerne sa réalisation et son financement.
Ainsi, si c'est à Hugo Grimaldi (The Phantom Planet de 1961) qu'on attribue cette péloche, des rumeurs persistantes accordent à son scénariste Arthur C. Pierce la tenue de la caméra… Et même, si ce n'est pas la première fois que le réalisateur n'est pas celui qu'on croit dans le p'tit monde de la SF ricaine (souvenez-vous du film Le Monstre Magnétique en 1953…), ce n'est pas un gage de qualité pour le spectateur.
Pire encore, ces mêmes rumeurs affirment que le financement du long métrage par un magnat de l'industrie a été détourné par la production, dans le but de tourner en même temps - et en cachette - The Human Duplicators ! Les faits tendent à prouver cette thèse…
Bref, ne nous voilons pas la face : Mutiny Outer Space est auréolé d'une très mauvaise réputation, ce qui nous laisse craindre le pire sur le plan artistique…
Après une expédition sur le sol lunaire à des fins scientifiques, deux astronautes regagnent leur base spatiale SS-X-7 avec de nombreux échantillons de cailloux. Arrivés à bon port, l'équipage ne s'aperçoit pas qu'une espèce inconnue de champignon, le fongus dévoreur fait partie du voyage. Très vite, le parasite va se développer à l'intérieur de la station et tout dévorer sur son passage… Comment empêcher cette invasion ?
Dès les premières minutes du film, et la mise en avant du fongus façon virus dévoreur, on se laisse vite prendre au jeu de ce Mutiny In Outer Space, tant et si bien qu'on pense à des films comme The Thing, avec ce côté paranoïaque bien ancré dans le récit.
Qui plus est, les personnalités des différents protagonistes vont vite se révéler être très hétérogènes et délayer une ambiance de suspicion parfaitement amenée, notamment grâce à des prestations d'acteurs qui tiennent bien la route (William Leslie en tête…).
Cependant au fil des minutes, à la manière du fongus qui prend possession du SS-X-7 de manière insidieuse et sournoise, l'ennui va gagner le spectateur.
Ainsi, même si l'idée de base d'un végétal toxique qui s'attaque aux cellules vivantes est relativement bonne, Hugo Grimaldi (ou C. Pierce ?) n'insuffle aucune dynamique dans la réalisation bas de gamme et ne se contente que de filmer ses personnages d'une manière plate, sans aucune âme.
De fait, la construction du récit de Mutiny In Outer Space devient de plus en plus longuette et se perd en blablas inutiles et considérations catastrophiques qui ne mènent à rien, si bien qu'on sent parfois qu'il y a pas mal de remplissage (les looooongues réunions de l'état-major US terrien, par exemple…) et que les acteurs sont livrés à eux-mêmes. Difficile de faire valoir son talent de comédien sur la longueur quand on n'est pas dirigé, n'est-ce pas …?
Et c'est bien dommage au final, car il est indéniable qu'un film plus court avec un meilleur rendu formel aurait pu permettre au long métrage de tirer son épingle du jeu, notamment en ce qui concerne les effets spéciaux. En effet, même s'il est clair que les moyens financiers sont plus que limités (a fortiori si les fonds ont aussi été utilisés en cachette pour tourner en même The Human Duplicators…), les maquettes sont bien réalisées et les idées sont présentes (la sortie des cosmonautes dans l'espace pour rejoindre la station), mais tout cela pêche par une très mauvaise animation et des stock shots très mal insérés.
L'art de se tirer une balle dans le pied, quoi…
En fin de course, mis à part le petit charme typique de la SF ricaine des 50's / 60's, le spectateur ne gardera pas un souvenir impérissable de Mutiny In Outer Space, à cause d'un récit qui s'étire trop en longueur et qui se prend vraiment trop au sérieux. Ajoutez à cela des effets spéciaux bâclés (même pour l'époque) et vous obtenez un film moyen à l'encéphalogramme désespérément plat.
Les plus cinéphiles d'entre vous noteront cependant que la station spatiale SS-X-7 possède d'étranges similitudes avec le vaisseau de 2001, L'Odyssée De L'espace… Stanley Kubrick aurait-il vu Mutiny In Outter Space ? L'univers de la SF est insondable parfois…
MISSILE TO THE MOONRéalisé par : Richard Cunha
Scénario de : H.E. Barrie, Vincent Fotre
Acteurs : Richard Travis, Tommy Cook, Michael Whalen, Mary Ford, Lisa Simone
Année de production : 1958
Date de sortie en DVD/Bluray en France : 4 septembre 2012 (Artus Films)
Date de sortie au cinéma en France : -
Pays : Etats-Unis
Saga : -
SynopsisDeux évadés de prison se cachent dans une fusée. Le scientifique qui les découvre les force à piloter le vaisseau jusque sur la Lune. Là, ils découvrent un peuple lunaire uniquement constitué de femmes.
Mon avis Si La Martienne Diabolique se posait dès 1954 comme un film totalement décomplexé made in Europe, avec son scénario scabreux et carrément barré (une Martienne vient enlever des hommes sur la Terre pour en faire des étalons et repeupler la planète Mars), les Etats-Unis ne vont pas être en reste et répliquer quatre ans plus tard avec un Fusée Pour La Lune tout aussi décomplexé… voire même plus !
Jugez vous-mêmes : Tommy Cook et Gary Clarke, deux évadés en cavale se cachent dans une fusée pour fuir la police. Quelques minutes plus tard, le vaisseau décolle en direction de la Lune et y atterri sans trop de problème. A leur grande surprise, l'astre lunaire est peuplé par de magnifiques créatures toutes aussi belles les unes que les autres, mais aussi par de redoutables hommes rochers…
Remake (plus ou moins) assumé du film 3D de 1953 Cat Women Of The Moon tourné en six jours, Fusée Pour La Lune va reprendre peu ou prou le scénario d'Arthur Hilton en nous faisant (re)découvrir ce monde lunaire totalement hors norme. Pour ce faire, la production va faire appel à un casting physiquement alléchant, mais artistiquement pauvre autour du duo Richard Travis / Tommy Cook : Miss Allemagne 1952 (Renate Hoy), Miss État de New York (Sanita Pelkey), Miss Minnesota (Mary Ford), Miss New Hampshire (Pat Mowry), Miss Yougoslavie (Tania Velia) et même Miss France (Lisa Simone) ! Autant dire tout de suite que le jeu des acteurs ne sera pas l'élément clé du récit…
Mais Richard Cunha ne cherche pas à faire un grand film, non plus. Loin s'en faut. L'homme se contente seulement de faire passer au spectateur du bon temps en reprenant une recette qui a déjà fait ses preuves : jolies filles, SF et action.
Evidemment, il n'y a pas grand-chose à dire sur le fond de Fusée Pour La Lune, tant le métrage de Richard Cunha ressemble à un grand patchwork, mais on ne peut pas rester de marbre et dissimuler un plaisir coupable devant toutes les approximations (volontaires) du film : on peut respirer sur la Lune, la pesanteur est comme sur la Terre… ce qui nous renvoie à une époque où on pouvait mettre sur pied un film à petit budget et compenser le manque de moyens par une surenchère de créativité, même mal canalisée (l'araignée géante…).
Malgré toutes ses lacunes Richard Cunha a rempli son objectif : faire de l'entertainment sans prise de tête en utilisant la SF comme rampe de lancement. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a réussi son coup !
Fusée Pour La Lune s'avère donc bien entendu un métrage à prendre au second degré (ou au troisième) avec ses décors kitch, sa réalisation moyenne et son scénario complètement barré qui fait passer la Lune pour un lupanar peuplé de jolies filles, mais on ne peut que se délecter de ce joyeux bordel, tant la fine équipe du film semble s'en donner à cœur à joie sans se prendre au sérieux.
C'est sûr, Fusée Pour La Lune a pas mal vieilli et aura sans doute du mal à convaincre les cinéphiles les plus élitistes, mais il faut bien avouer qu'on s'amuse bien pendant le visionnage, et que c'est assez rare de voir un long métrage de SF ricain des 50's ne pas mettre en avant le spectre de la Guerre Froide dans sa trame…