Les Raisins De La Mort

On a connu nombre de scénarios et d’origines de contamination de la race humaine la menant à la zombification, mais c’était sans compter sur l’année 1978 et Les Raisins De La Mort qui, comme le synopsis nous le précise, trouve la source du mal dans le raisin.

Elisabeth s'apprête à rejoindre son fiancé Michel dans sa petite exploitation viticole, situé dans un village des Cévennes. A peine débarquée, elle est agressée à plusieurs reprises par des autochtones au regard fou et à la peau comme rongé par des ulcères. La jeune femme va découvrir qu'un pesticide, répandu sur les vignes par les notables pour accroître le rendement, est très toxique. Les grappes contaminées ont en effet la particularité de transformer ceux qui les consomment en dangereux zombies aux plaies purulentes. Si le bon vin réjouit le cœur de l'homme, la piquette provoque ici la folie meurtrière.

Jean Rollin (Le Viol Du Vampire, Le Frisson Du Vampire, Le Lac Des Morts Vivants, La Morte Vivante) que l’on ne présente plus dans le milieu de l’horreur et qui dans sa carrière a flirté à mainte reprise avec le thème du mort-vivant est ici aux commandes du long métrage. Très vite le spectateur est entraîné dans l’histoire, ce qui semble de bon augure, mais malheureusement après un début bien lancé avec une phase dans le train très intéressante, le ton retombe comme un soufflet. Le rythme imposé par le film est lent et offre des phases ennuyeuses dont on aurait pu se passer sans problème.

Les acteurs et la réalisation, ne sont pas au mieux de leur forme. On peine grandement à s’attacher et à s’impliquer, tant le tout est plus fade que coloré. La peur quant à elle n’est jamais au rendez-vous malgré une ambiance assez bien trouvé. En effet, Les Raisins De La Mort a pour lui de faire voyager le spectateur, le village et les alentours sont magnifiques et totalement dépaysant. Les décors font naître une tension oppressante qui s’écroule bien vite.

La déception est sans doute ce qui ressort le plus du long métrage, il y avait tant à faire et pourtant… On notera quand même dans les points positifs et non des moindres, quelques meurtres bien sanglants pour l’époque avec une décapitation dans les règles de l’art. De même les contaminés sont parfaitement maquillés et souffrent d’un pourrissement de la peau. Pour l’époque, les effets sont convaincants.

Les Raisins De La Mort n’a pas franchement vieilli dans les meilleures conditions. Son visionnage n’est pas incontournable mais il a au moins le mérite de nous offrir une vision unique de la contamination.